Macky Sall et Bazoum

Les autorités sénégalaises seraient prêtes, si la CEDEAO le réclamait, à envoyer des hommes au Niger où un putsch mené par la garde présidentielle a renversé sans difficulté le régime de Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis deux ans.

Face à la presse, la ministre sénégalaise des affaires étrangères donne les raisons pour lesquelles son pays pourrait bien déployer des troupes au Niger alors que la CEDEAO dit ne pas exclure un recours à la force si l'ordre constitutionnel n'était pas rétabli.

D'après Aïssata Tall Sall, la première, c'est que son pays appartient à une organisation communautaire.

 "Le Sénégal a une signature internationale, il ne peut pas être membre de la Cédéao et se soustraire (à ses) décisions", a-t-elle déclaré. 

La deuxième, c'est que la conviction du Sénégal, c'est qu'il faut arrêter ces coups d'Etat, voilà pourquoi on y va", poursuit-elle.

Quant aux raisons pour lesquelles la Cédéao enverrait des soldats au Niger alors qu'elle ne l'a pas fait au Mali, en Guinée ni au Burkina Faso, "si je donne une réponse simple, je dis : parce que c'est le coup de trop", a-t-elle déclaré.

Pour elle, la vraie réponse, c'est parce que la Cédéao a voulu éprouver sa patience et son dispositif jusqu'au bout en négociant" au Mali, en Guinée et au Burkina, les conditions et la durée de périodes dites de transition avant le retour de civils au pouvoir.

Suite au coup de force qui a précipité le Président Mohamed Bazoum, la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest a décidé d’un blocus, et donné une semaine aux putschistes pour sa libération, tout en suspendant toutes les transactions économiques.

Elle n'a pas non plus exclu une intervention armée considérée pour le Mali, le Burkina comme une déclaration de guerre contre leurs pays.