Des Evêques ghanéens (ph)

La Conférence des Evêques Catholiques du Ghana (GCBC) a dénoncé le projet de la CEDEAO de déployer sa force militaire au Niger pour restaurer la démocratie suite au coup d’État qui est intervenu dans le pays il y a un mois et ont déconseillé au gouvernement du Ghana de ne pas contribuer en troupes.

Dans une déclaration rendue publique à Accra en date du 24 août 2023, le président de la Conférence des Evêques du Ghana, Mgr Matthew Kwasi Gyamfi, a déclaré qu'une telle intervention pourrait exacerber davantage une situation déjà tendue mettant en péril les populations vulnérables.

Pour parer au plus pressé, les Evêques ghanéens ont dans un premier temps exhorté la CEDEAO à explorer et à épuiser toutes les voies diplomatiques afin d’éviter l’effusion de sang et le chaos au Niger et dans un deuxième temps exhorte le gouvernement du Président Nana Akufo-Addo à « s'abstenir de recourir à la force et exhorte également ses collègues dirigeants à faire de même ».

Avant de lancer ces appels, la GCBC a déclarée être préoccupée par la situation au Niger car elle risque d'alimenter encore davantage l'anarchie et l'insécurité dans la sous-région. Elle a conseillé aux décideurs politiques que le recours à la force militaire pour remédier à la situation ne devra même pas être envisagé.

Dans leur prise de position contre le projet militaire qui se fait imminent sur le Niger, les Evêques ghanéens ont estimé que « La position de la Conférence est que l'idée d'une intervention militaire de la CEDEAO pour restaurer le régime constitutionnel au Niger ne devra même pas être envisagée ».

Pour leur suggestion à la CEDEAO de sursoir à la menace de recourir à la force militaire au Niger, la déclaration fait relever qu’ « Il convient de noter que le Mali et le Burkina Faso ont déjà envoyé des avions de guerre au Niger en réponse à une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO. De plus, le Burkina Faso a menacé de se retirer de la CEDEAO si le bloc intervenait militairement au Niger.

La GCBC dit être convaincue que cette approche permettra à toutes les parties et aux médiateurs de concevoir rapidement des solutions durables à la situation au Niger.

Ajoutons qu’avant la sortie des Evêques, le chef Imam national du Ghana, Cheikh Usman Nuhu Sharabutu, a appelé les dirigeants CEDEAO à recourir aux voies diplomatiques pour restaurer la démocratie au Niger.

S'exprimant lors d'une conférence de presse, le chef Imam du Ghana a déclaré que les pays africains doivent apprendre à résoudre leurs différends politiques sans perdre de vies, car « nous provenons tous d’une source commune : le prophète Adam ». Il a prévenu qu'une situation humanitaire pourrait surgir et se propager dans la sous-région si des troubles éclatent au Niger en raison de l'intervention militaire de la CEDEAO.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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