Balance dans une boucherie d'Abidjan

"Si, en plus de l'inflation, les instruments de mesures, les balances, les pompes à essence et j'en passe ne sont pas aux normes, comment ne pas soulever un vent de mécontentement social, on se fout de nous pour qu'un groupe continue de s'enrichir sur le dos des consommateurs", le président des consommateurs du Gbêkê donne le ton du climat du moment.

Le très en vue Diaby Kassemba fait allusion à la montée mondiale des prix, face à laquelle l'exécutif ivoirien à quelques marges de manœuvre, qui intervient dans un contexte d'absence de contrôles métrologiques en Côte d'Ivoire depuis plus de deux ans, depuis l'arrêt brutal des activités de l'entreprise Côte d'Ivoire Métrologie, sous convention avec l'Etat.

"Comment expliquer qu'à cause de pression du patronat et de certains acteurs, on a décidé d'arrêter les activités de Côte d'Ivoire métrologie ? Comment savoir si ce qu'on paie est réellement ce qu'on nous sert, que cela soit à la boutique comme à la station essence ? C'est aussi impensable que surprenant, mais c'est la réalité en Côte d'Ivoire, ça ne peut plus durer, laissons Côte d'Ivoire Métrologie faire son travail, ça sera déjà ça de gagner pour les populations, c'est une affaire nationale et le climat client-commerçant est de plus en plus tendu, tous les commerçants appellent à la reprise des activités de cette entreprise pour que leurs instruments soient aux normes, pour la confiance avec les clients", nous explique-t-il avant de poursuivre :"Nous nous battrons pour que les politiques laissent Côte d'Ivoire Métrologie faire son travail".

Diaby Kassemba

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Au sujet des pompes à essence, n'allez pas lui parler de l'argument du cout des contrôles supporté par les marketeurs (Total, Shell, Petro-Ivoire, Oil Libya, etc...) qui aurait été avancé par ceux qui, possiblement, pourraient tirer profit de cette situation unique en son genre, avouons-nous le.

"Comment comprendre que les mairies encaissent 10.000fr taxe mensuelle par pompe, et les agents de ministère du Commerce prennent entre 15.000f et 20.000 frs par pompe, ce qui varie entre 25 000 et 35.000frs sans contrôle de ces instruments de mesure, si ce n'est scandale, je ne sais pas comment pouvons-nous qualifier ça.

Vous convenez avec moi qu'avec tout mécanisme mis en place par le gouvernement pour lutter contre la vie chère et je salue de passage tous les efforts du gouvernement dans le cadre de PS. Gouv pour le bien des consommateurs, mais tous les jours, nous recevons des plaintes en ce qui concerne la cherté de la vie. Cela veut dire que la solution réside dans la métrologie.

Vivement qu'on laisse les professionnels en la matière de contrôler les instruments de mesure surtout que cette société à fait beaucoup de sacrifice que je qualifie Social en réduisant leur tarif de 125.000frs à 100.000frs semestre par pompe. On ne peut pas leur demander plus que ça. Libérez-nous. C'est un cri de cœur."

En juin, pour cause d'arrêt des activités de cette entreprise ivoirienne pourtant hi tech avec des partenaires de premier plan (suisse, allemand et français, ndlr) KOACI vous informait que les pompes à essence du pays n'étaient plus aux normes depuis 2021 et en janvier que le non contrôle des ponts bascule engendrait annuellement, à lui seul, des pertes de plusieurs milliards pour l'Etat de Côte d'Ivoire, exportateur de matières premières.

Pas aidé par le silence du Ministère du Commerce, suspecté par certaines sources d'avoir tenté une manœuvre pour tordre le cou de l'entreprise, nous apprenons que le Premier Ministre Patrick Achi qui serait à l'origine de l'arrêt des activités de Côte d'Ivoire Métrologie en 2021, aurait récemment pris le dossier à bras-le-corps en vue de la reprise des activités de ladite entreprise.

Contactée, cette dernière nous informe être allée jusqu'à baisser ses tarifs et être depuis deux ans en attente du feu vert des autorités pour remplir sa mission confiée par l'Etat.

TK Emille, Bouaké