Me Tapi, avocat des militants PPA-CI de Yopougon arrêtés (Ph KOACI)

Au soir de la tenue des élections municipales du 2 septembre 2023 à Yopougon, cinq (05) jeunes se réclamant du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et proches du candidat Michel Gbagbo ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt le 4 septembre 2023.

Ces cinq jeunes ont été condamnés, le 04 septembre 2023, à six mois de prison ferme pour des accusations de « troubles à l'ordre public, détention d'armes blanches et/ou outrages à agent des forces de l'ordre ».

Me Sylvain Tapi Dacoury, avocat de ces jeunes du PPA-CI, s’est révolté contre l’arrestation de ces militants du PPA-CI.

Dans une adresse vidéo transmise à KOACI ce jour, l’avocat de ces militants du PPA-CI révèle que ses clients s’opposaient à des cas d’injustice et de fraude dans des bureaux de vote de Yopougon lorsqu’ils ont été interpellés.

Me Sylvain Tapi affirme également que le jour des faits, l’une des militantes du PPA-CI, mère d’un bébé d’un an, a été ruée de coups par des agents de la police nationale, chargés de surveiller ces bureaux de vote.

Voyant la dame être ruée de coups, un autre jeune venu implorer la clémence des policiers a été également embarqué par les agents, précise l’avocat qui fait savoir que trois autres ont été pris dans la rue par des personnes non identifiées qui les ont ensuite remis à la police.

Me Sylvain Tapi a dénoncé une volonté manifeste du tribunal de condamner ses clients étant donné que toutes ses requêtes de renvoi du procès ont été rejetées.

« J’avais le choix, soit de quitter l’audience puisqu’il y avait une volonté manifeste de condamner mes clients ou alors de plaider en demandant le temps de consulter le dossier. J’ai choisi la seconde option et nous avons plaidé, malheureusement, on n’a pas été suivi et les jeunes ont été condamnés à six mois de prison ferme », a déclaré l’avocat Sylvain Tapi qui attend que la cour d’appel fixe une date de comparution pour plaider le cas de ses clients.

« Il y avait une volonté manifeste de condamner ces jeunes. Je me rappelle encore qu’en février dernier, ils étaient 26 militants du PPA-CI qui ont été condamnés lourdement en première instance puis en degré d’appel. Ici encore, des jeunes qui se réclament du PPA-CI sont condamnés lourdement sans qu’il n'y ait eu le moindre acte qui soit de nature à perturber l’ordre public », a martelé Me Tapi.

Enfin, Me Dacoury Tapi a affirmé que la privation de la liberté est une exception, le principe, c’est la liberté d’aller et circuler et qu’on ne peut pas sans aucun motif sérieux parce qu’on est partisan d’un parti politique donné, être systématiquement condamné.

« On ne peut pas continuer à cette allure, la prison n’est pas une solution. On ne peut pas, pour un oui ou pour un non, enfermer les gens. La privation de la liberté est une exception, le principe, c’est la liberté d’aller et circuler. On ne peut pas, sans aucun motif sérieux parce qu’on est partisan d’un parti politique donné, systématiquement, on est condamné et dans le même temps, le même jour, des jeunes qui ont agressé un de mes clients n’ont pas été inquiétés. C’est inacceptable pour nous », a conclu Me Dacoury Tapi.

Jean Chrésus, Abidjan