Akufo-Addo et des dirigeants africains à la Conférence à Accra (ph)

Le Président ghanéen Nana Akufo-Addo a lancé un appel aux « maître des esclaves » de l’Afrique à présenter des excuses officielles à l’ensemble du continent pour avoir commis le « crime » de la traite des esclaves et a précisé que la demande de paiement de réparations n’est pas un appel à l’aumône, mais une exigence de justice.

Akufo-Addo a fait cette requête le mardi 14 novembre à Accra à l’ouverture de la Conférence sur les Réparations (ARC), une rencontre internationale qui se tient dans la capitale ghanéenne du 14 au 17 novembre 2023.

La Conférence a pour but de faciliter le dialogue, le partage des connaissances, la réconciliation et la guérison et la formulation de stratégies concrètes entre les diverses parties prenantes.

Cette rencontre a réuni plusieurs dirigeants africains, dont le Premier ministre du Togo, Mme Victoire Tomegah Dogbé,, de la Vice-présidente de la Commission de l'UA, Dr Monique Nsanzabaganwa, du Président de l'Union des Comores et Président de l'UA, Azali Assoumani, le Premier Ministre du Burundi, Gervais Ndirakobuca, des envoyés spéciaux du Kenya et de l’Angola mais aussi des universitaires, des experts juridiques et des représentants de la société civile.

Après avoir porté des précisions sur le bien-fondé de la Conférence, le Président Akufo-Addo a exigé que la justice réparatrice aille de pair avec la restitution, ajoutant qu'elle devra être exécutée à travers le retour de tous les biens culturels des nations africaines qui ont été illégalement arrachés à l'Afrique et transportés vers les pays européens.

Le Président ghanéen, qui a soulevé la question des réparations plus tôt dans son discours lors de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, a déclaré : « Il est temps pour les 20 millions d'Africains dont les fils et les filles ont vu leurs libertés réduites et vendus comme esclaves reçoivent des réparations ».

Historique de la traite des esclaves et 20 millions d’africains vendus

Retraçant l'histoire de la traite transatlantique des esclaves, le Président Akufo-Addo a déclaré que « Cela a commencé avec l'envoi de force d'une vingtaine d'esclaves d'Afrique de l'Ouest en 1619 dans le Commonwealth de Virginie, dans ce qui allait devenir une partie des Etats-Unis d'Amérique ».

Il a ajouté que le début de ce commerce est « la première des 36 000 voyages à destination et en provenance de l’Afrique qui ont abouti à la vente de quelque 20 millions d’africains d’Afrique centrale et occidentale comme esclaves dans les Amériques et les Caraïbes ».

Sur l’effectif des africains vendus, Akufo-Addo a révélé que « 10 % de ce nombre, soit environ 2 millions d’africains, ont perdu la vie en route vers leur destination, l’océan Atlantique leur servant de dernière demeure. Comme si cela ne suffisait pas, le continent a dû endurer des siècles de colonisation par les mêmes personnes qui se livraient à la traite négrière ».

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Pour un traitement équitable dans cette affaire de réparations due à la traite des esclaves et qui se fait attendre, l’hôte de la Conférence a souligné que la question des réparations devient un débat que lorsqu’il s’agit de l’Afrique et des africains. De ce point, il a relevé que lorsque les « Britanniques ont mis fin à l’esclavage, tous les propriétaires d’esclaves africains ont reçu des réparations d’un montant d’environ 20 millions de livres sterling, l’équivalent d’environ 20 milliards de livres sterling, mais les africains réduits en esclavage eux-mêmes n’ont reçu aucun centime ».

Quant aux propriétaires d’esclaves aux Etats-Unis d’Amérique, il a ajouté qu’ils recevaient 300 dollars pour chaque esclave qu’ils possédaient mais que les esclaves eux-mêmes ne percevaient rien.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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