Jacques Anouma (Ph) 

« Je viens de vivre mon pire cauchemar. Je pouvais tout imaginer sauf ce scénario, avoir 70 % de possession et se faire battre 4-0 est inadmissible. On va en tirer les conclusions, ensuite, on verra. (…) C’est rageant de prendre 4-0 à une CAN dans son propre pays, je suis déçu. Les meilleurs troisièmes sont ceux qui ont 4 points, nous, avec 3 points plus le goal avérage, c’est impossible. Il faut être réaliste, c’est fini, il faut se remettre au travail et puis préparer la Coupe du monde », tels sont les propos tenus par Jacques Anouma, ancien président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) au soir de la défaite lundi dernier de la Côte d’Ivoire contre la Guinée-Equatoriale (4-0).

Mais le sort en a décidé autrement car les éléphants qui avaient une maigre chance de qualification ont terminé parmi les meilleures équipes classées troisièmes des matches de poules.

Après la qualification, Jacques Anouma se rétracte et présente ses excuses aux ivoiriens. « Mon cœur était tellement suspendu qu’à un moment, j’ai cru que j’allais m’évanouir. Je voudrais d’abord m’excuser auprès des Ivoiriens quand je leur ai dit qu’avec trois points, c’était impossible de se qualifier. Nous n’avions pas encore le résultat du Ghana. Aujourd’hui, j’aimerais rendre aux hommages aux Mozambicains et puis aux Marocains. Parce que notre qualification leur est due », a-t-il confié, avant d’ajouter.

 « Les huitièmes de finale, c’est un match unique et ce sera face au Sénégal, tout est possible. C’est pour cela que quand le président de la République Alassane Ouattara a dit que découragement n’est pas ivoirien, je suis entièrement d’accord avec lui. Mais cette qualification, on la doit au peuple ivoirien qu’on a fait pleurer. Le bon Dieu nous a démontré qu’il nous aime et je suis heureux pour le peuple ivoirien, pour le gouvernement ivoirien qui tant investi pour cette Can. Au moins, il fallait passer ce tour. Maintenant, le reste, nous sommes toujours dans la main de Dieu. C’est le football après tout. Je suis fier de mon pays, même si on doit cette qualification aux autres. Il faut être fier de ce peuple qui a soutenu son équipe jusqu’au bout et remercier une fois de plus le Maroc et le Mozambique. »

Pour le match des huitièmes de finale lundi contre le Sénégal à Yamoussoukro, pour Jacques Anouma, les éléphants n’ont pas le choix, car ils doivent jouer pour le pays.

« Au stade où on est, on ne doit prendre que les gens qui ont envie de jouer, de mouiller le maillot, ce n’est plus une question d’entraîneur, aux enfants de jouer. Tous les autres discours ne serviront à rien, c’est à eux de décider ce qu’ils veulent pour leur pays. Restons confiants, j’étais très déçu, mais aujourd’hui, je vais dormir tranquille et heureux », a indiqué l’ancien locataire de la maison de verre de Treichville.

Donatien Kautcha, Abidjan