Des milliers de personnes ont manifesté ce samedi à Kantchari, chef-lieu de la province de la Tapoa, dans la région de l'Est du Burkina Faso, pour demander la sécurisation de leur localité et un ravitaillement pour la population qui meurt de faim. 

En effet, les populations de la commune de Kantchari ont pris d’assaut les rues de la ville pour crier leur détresse face à la situation d’insécurité qu’elles vivent depuis des années. 

Après avoir arpenté les rues de la ville, et elles ont transmis aux autorités militaires leurs doléances, ils ont notamment plus de sécurité et le ravitaillement de la ville. 

"Depuis plus de deux ans, nous sommes sous blocus des hommes sans foi ni loi : personne n'entre ou ne sort de Kantchari, sauf par voie aérienne", a déploré la porte-parole des femmes de Kantchari. 

"À l'heure actuelle, le minimum vital manque : pas de mil, de maïs, de riz ou de niebé dans la ville de Kantchari", a-t-elle indiqué. 

Et d'ajouter que : "nous avons eu un ravitaillement au mois de décembre, mais le nombre élevé de camions incendié à l'entrée de Kantchari à fait que nous n'avons pas pu faire un mois avec le peu de vivres ayant échappé à l'incendie". 

"A l'heure actuelle, nous n'avons plus rien à manger. Toutes les feuilles comestibles ou non comestibles ont été consommées. Enfants, femmes et hommes meurent de faim", a-t-elle déploré.

 Selon les manifestants, depuis plus d'un an, il est impossible de faire plus d'un kilomètre à la ronde en dehors de Kantchari qui est sous blocus des groupes armés. 

Ils ont réclamé le déploiement immédiat du 24e bataillon d'intervention rapide promis à Kantchari. 

Par ailleurs, les manifestants ont plaidé pour le rétablissement de l'électricité et des réseaux mobiles dont les installations ont été sabotées depuis deux ans par les groupes armés terroristes. 

 « Nous invitons les autorités à prendre en compte toutes nos demandes, sinon nous perdons espoir., en nous disant que la province de la Tapoa en général et en particulier la commune de Kantchari ne feront plus partie du Burkina Faso, si rien n'est fait », ont conclu les manifestants. 

Boa, Ouagadougou