À l’état civil, il se nomme Fadiga Nabi Adjouba. Mais dans le mouvement Rastafari en Côte d’Ivoire, on le connait sous l’appellation de King. Jeudi dernier, au Centre culturel d’Abobo, il s’est officiellement dévoilé au grand public, expliquant, dans le même temps, la mission prophétique que Dieu lui a confiée, selon ses dires, dans cette Afrique phagocytée par l’Occident et sa culture.   

Le King se présente donc comme « le prophète de l'Afrique » et dit être venu apporter la lumière aux Africains « aveuglés » par l'Occident avec ses inventions. Lors de cette conférence de presse placée sous le thème : « le Rastafarisme ou le Messianisme africain », le King a déclaré être là en tant que Guide spirituel, le prophète du continent noir pour une libération spirituelle totale de l'Afrique et le triomphe de la vérité.

« Le King est venu pour rétablir la vérité. Le King est le seul prophète envoyé en Afrique par le Créateur pour la libération de son peuple. Toute autre personne qui se dit prophète est un imposteur » annonce-t-il. Pour lui, la prophétie a commencé en Afrique et elle se terminera en Afrique parce que l'Afrique est le berceau de l'humanité.

Le conférencier a en outre, défini le concept du Messianisme et a établi la corrélation avec le Rastafarisme. Pour lui, le Messianisme est une idéologie qui se réfère à l'existence du Christ portée par la communauté chrétienne. Elle est dans l'attente du messie, ce personnage providentiel. Elle est dans l'attente d'une délivrance, d'une liberté inconditionnelle. Corroborant ses explications, il a pris l'exemple de l'épopée mandingue avec Soundjata Keita, comme le personnage providentiel attendu pour la libération du peuple Manding.

« Chez la communauté chrétienne, leur prophète libérateur, le personnage providentiel est Jésus-Christ. Chez la communauté musulmane, c'est bien le prophète Mahomet. Et pour la communauté Rastafari en Afrique, le berceau de l'humanité, c'est bien le prophète "King" que je suis. Je suis le libérateur annoncé" a-t-il déclaré, l’air très sérieux.

Dans la suite de ses explications, le King a révélé que les courants religieux, notamment le christianisme, l'islam, tout comme le Rastafarisme, sont toutes des religions messianiques, parce qu'elles attendent toutes, un personnage providentiel, leur libérateur. 

« Le King est le libérateur de la communauté rasta, donc de l'Afrique d'où est née l'idéologie du Rastafarisme », a-t-il ajouté, avant de jeter une pierre dans le jardin de la communauté chrétienne en s’attaquent à ce qui fonde leur foi à savoir l’évangile contenu dans le Nouveau Testament. « L’Ancien Testament est celui des vrais africains, des Kamites. Je déplore la désacralisation de l'ancien testament au profit du Nouveau Testament qui est le plus gros mensonge que l'Occident ait introduit dans la Bible pour endormir la conscience des peuples africains », a-t-il asséné. 

Le King soutient donc mordicus qu’il est celui que Dieu a appelé et a fait descendre dans son peuple pour le sortir de la captivité et aller à la recherche de la spiritualité de nos ancêtres. « Le King est arrivé pour sortir son peuple de l'obscurité, sortir le monde de l'obscurité, sortir l'humanité de l'obscurité. Le King est arrivé pour dissocier le bien du mal, l'obscurité de la lumière, le vrai du faux » a-t-il soutenu.

Le King, pour finir, a invité les Africains à parler de l'Afrique et de ne pas laisser Babylone parler de notre Afrique. Il ajoute que, dans la cosmogonie africaine, l'ancêtre sert d'intermédiaire entre l'homme et Dieu.  

« Quand nous avons des problèmes, nous nous adressons aux ancêtres à qui nous expliquons nos situations. Ce sont eux qui les remontent à Dieu. Car, Dieu est si immense qu'on ne peut pas s'adresser directement à lui(...). Nos fétiches sont nos armes spirituelles. Les Blancs ont leurs fusils kalachnikov, mais nous avons nos fétiches sur nous. Les fétiches ne sont donc pas notre Dieu, comme on le fait croire aux gens » a-t-il précisé. 

Originaire de Touba, le King est né à Daloa, la capitale de l'antilope et exerce comme opérateur économique à San-Pedro.

Wassimagnon