L’état civil ivoirien connait une véritable révolution depuis quelques années. Naguère plongé dans un état archaïque avec des moyens rudimentaires, marqués par l’utilisation des papiers et des registres qui n’étaient ni sécurisés, ni centralisés, avec leurs corollaires de fraude sur l’identité et autres difficultés à mettre à la disposition des citoyens ivoiriens, les documents dans des délais raisonnables, les choses depuis ces derniers temps ont beaucoup évolué.  

Face à la presse ce lundi 15 juillet à Abidjan, le Directeur Général de l’Office National de l’État Civil et de l’Identification (ONECI), Ago Christian Kodja, a pendant plus de deux heures d’horloge, livré un exposé édifiant sur les avancées, les reformes et les initiatives qui ont complètement révolutionné le système d’identification et de l’état civil en Côte d’Ivoire. 

Le Directeur Général de l’ONECI au cours de ce grand oral, a d’entrée expliqué la mission de la structure qu’il dirige depuis quelques années.

“ Notre mission, c’est d’assurer une gestion efficace et transparente de l’état Civil et de l’Identification en Côte d’Ivoire. Notre objectif, c’est d’avoir un pays où tous les individus sont reconnus et ont cette assurance que leur identité est protégée et qu’avec cette identité unique, ils peuvent facilement interagir avec toutes les administrations publiques comme privées, mais surtout, faire valoir leur droit dans un environnement sécurisé où leur identité est protégée, parce que cela est un pilier fondamental de l’existence”, a-t-il déclaré.

Pour atteindre cette vision ambitieuse, l’ONECI avec l’appui de l’État ivoirien selon son premier responsable, s’est donné les moyens de moderniser les systèmes et les processus pour garantir une efficacité des données de l’État Civil, renforcer la fiabilité et la sécurité des documents d’identité, lutter contre la fraude et l’usurpation d’identité, en un mot, fournir des services accessibles à toute la population.

“ Un état civil robuste et actualisé, est essentiel pour le développement socio-économique d’un pays. Il permet de garantir l’accès à l’éducation, la santé, la justice et à tout service essentiel. Il facilite la participation citoyenne, renforce la protection des Droits de l’Homme et contribue à la construction d’une société plus juste et équitable. En modernisant nos systèmes d’état civil, nous contribuons à renforcer nos identités, à promouvoir la bonne gouvernance à faciliter les échanges économiques et à garantir la sécurité et la sureté de tous les citoyens”, a fait savoir le conférencier. 

Il s’est appesanti sur l’identification biométrique qui selon ses explications, utilise les caractères physiques uniques tels que les empreintes digitales, le visage, pour authentifier de manière fiable l’identité d’une personne. Une technologie qui, dit-il, offre des avantages indéniables en termes de sécurité et d’efficacité par rapport aux méthodes traditionnelles d’identification.

Au nombre des innovations apportées dans le système d’identification et de l’État civil en Côte d’Ivoire, figure le Registre National des Personnes Physiques (RNPP). Ce registre à en croire le Directeur Général de l’ONECI, est un fichier unique qui centralise toutes les informations sur l’état civil des résidents ivoiriens, incluant un Numéro National d’Identification (NNI) unique pour chaque Ivoirien.

“ Les objectifs du RNPP sont multiples. Il facilite les démarches administratives, assure une traçabilité accrue des individus et simplifie les procédures de renouvellement des documents officiels. Il se compose de trois volets à savoir : l’identité, l’état civil et la gestion des flux migratoires”, a-t-il révélé.

Sur le RNPP, Ago Christian Kodja, s’est voulu plus explicite. “ Les innovations apportées par le RNPP, incluent la numérisation des registres d’état civil, la création de centres d’enrôlement fixes et mobiles et l’intégration de la biométrie pour une identification plus précise et protégée. Un étudiant qui souhaite s’inscrire à l’université peut utiliser son NNI pour compléter le processus d’inscription en ligne, éliminant ainsi la nécessité de multiples documents papiers et réduisant le risque de fraude. De même, un agriculteur cherchant à obtenir un prêt pour améliorer son exploitation peut utiliser son NNI, pour prouver son identité et accéder rapidement aux service financiers”, a-t-il étayé. 

Sur l’état civil, le premier responsable de l’ONECI a évoqué le City Web, un logiciel de gestion de l’État Civil en Côte d’Ivoire. “ Le City Web est un logiciel intégré de gestion des pièces d’État civil. Désormais, tous les officiers d’État civils dotés de ce logiciel national qui est en même temps intégré dans le RNPP, peuvent faire en sorte que la déclaration de l’acte de naissance se fasse in situ. Depuis la maternité, on fait la déclaration de naissance. Nous sommes en train d’aller vers les mutations des actes d’état civil vers les centres de santé, pour que le citoyen puisse avoir son extrait d’acte de naissance juste après avoir vu le jour. Nous ne voulons plus avoir des enfants en âge d’aller à l’école sans extrait d’acte de naissance. C’est un logiciel national qui est mis en place et qui va permettre une célérité dans la gestion des faits d’état civil”, a-t-il ajouté. 

S’agissant de la Carte Nationale d’Identité (CNI), il a déclaré qu’elle est l’une des plus sécurisée au monde, car elle respecte toutes les normes internationales.

“Je peux vous rassurer qu’aujourd’hui, la carte nationale d’identité ivoirienne est aux standards internationaux et fait partie des cartes les plus sécurisées au monde”, a-t-il rassuré.

Aussi, les nombreuses innovations apportées dans le système d’identification et de l’état civil ivoirien, produisent déjà des résultats probants. Ainsi, au niveau par exemple du délai de livraison de la CNI, il est possible pour le requérant de l’avoir en seulement dix jours. 

A ce jour, environ 8 millions de personnes ont été enrôlées dans le système RNPP pour la nouvelle CNI. Parmi ces enrôlements, plus de 7 millions de cartes ont déjà été produites dont, 6.021.156 retirés par leurs propriétaires. Environ 900.000 attendent d’être retirées.       

Wassimagnon