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Côte d'Ivoire : Grève de 48 heures des agents pénitentiaires pour dénoncer les humiliations et mauvais traitements infligés aux agents
 

Côte d'Ivoire : Grève de 48 heures des agents pénitentiaires pour dénoncer les humiliations et mauvais traitements infligés aux agents

 
 
 
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© Koaci.com - jeudi 29 août 2024 - 11:05

un garde pénitentiaires bastonné à Agboville (Ph KOACI)



Le collectif des Syndicats Pénitentiaires de Côte d'Ivoire a décidé d'entamer un arrêt de travail de 48 heures, du jeudi 29 août au vendredi 30 août 2024, sur toute l'étendue du territoire national.


Dans une note transmise à leur ministère de tutelle dont KOACI a reçu copie, le collectif explique que cette décision survient après une série d’incidents graves impliquant des agents pénitentiaires, qui ont suscité l’indignation du personnel de l’Administration pénitentiaire.


Diakité Oumar, porte-parole du collectif et ses camarades font savoir que depuis plusieurs semaines, les agents des services extérieurs de l'Administration pénitentiaire sont victimes d'humiliations et de mauvais traitements, ce qui compromet gravement leur dignité et leur sécurité.


 

Le collectif rappelle que, comme le dit l'adage, il n'y a jamais deux sans trois, et les événements récents illustrent bien cette maxime. Parmi ces événements, le 22 juillet 2024, à la maison pénale de Bouaké, un agent pénitentiaire en service a été séquestré et molesté par des détenus suite à des troubles survenus dans l’établissement. Cet incident a été suivi de l'humiliation du chef d'établissement par le procureur de Bouaké, en présence des collaborateurs du chef d’établissement, d’autres forces de l'ordre et de certains détenus. Deux jours plus tard, sur instruction du même procureur, la gendarmerie est intervenue pour une enquête, mais en violation de la réglementation en matière pénitentiaire, elle a refusé de fermer la prison et y est restée jusqu'à 21h45, mettant en péril la sécurité de l’établissement.


Les incidents ne se sont pas limités à Bouaké selon le collectif. Le dimanche 25 août 2024, à Agboville, un autre épisode de violence a été rapporté. Des gendarmes armés ont fait irruption chez un agent pénitentiaire, l'accusant d'avoir enlevé un pneu servant de barrage sur la route. Les gendarmes l'ont suivi jusqu'à son domicile, où ils l’ont violemment agressé, ainsi que sa femme, allant jusqu'à menacer de les tuer. Ils ont même chambré leurs armes contre l'agent pénitentiaire, qui était désarmé et sans défense. À nouveau, le 27 août 2024, un autre incident à la maison pénale de Bouaké a été signalé : des détenus ont séquestré et humilié un agent pénitentiaire dans l'exercice de ses fonctions, une situation exacerbée par l'intervention antérieure du procureur, qui a contribué à fragiliser l’autorité des agents pénitentiaires.


Face à ces dérives, les responsables syndicaux pénitentiaires, unis pour la défense des intérêts des agents et le respect de leurs droits, ont unanimement décidé de tirer la sonnette d’alarme. Ils estiment que le personnel pénitentiaire mérite bien mieux, compte tenu de sa contribution essentielle à la sécurité intérieure de la nation. Le collectif des Syndicats exprime son indignation et condamne avec la plus grande énergie les humiliations infligées par les gendarmes d’Agboville, les menaces de mort et les actions de dissuasion envers les agents pénitentiaires, ainsi que l’intervention du procureur de Bouaké, qui a mis en danger la sécurité de la prison et fragilisé l’autorité du personnel pénitentiaire.


Pour marquer leur protestation, le collectif annonce un arrêt de travail de 48 heures pour attirer l’attention des autorités sur les mauvais traitements dont sont victimes les agents pénitentiaires. Concrètement, pendant cette période, les agents pénitentiaires ne recevront aucun mandat de dépôt des mains des agents de la gendarmerie, aucune extraction ne sera autorisée, et il n’y aura pas de communication au sein des établissements avec les détenus. Le collectif a appelé l’ensemble des agents pénitentiaires à respecter strictement cette mesure sur tout le territoire national, sans aucun débordement. Les familles des détenus sont toutefois invitées à continuer d’envoyer des repas et des colis à leurs proches, car l’action entreprise par les agents pénitentiaires n’est pas dirigée contre les détenus.


Enfin notons que les responsables des syndicats pénitentiaires expliquent que ce mouvement de grève vise à rappeler au gouvernement l’importance du respect des droits des agents pénitentiaires, et l’urgence de prendre des mesures pour mettre fin aux abus dont ils sont victimes. Le collectif espère que cet arrêt de travail sera entendu par les autorités compétentes, et que des solutions concrètes seront mises en place pour garantir la sécurité et la dignité des agents pénitentiaires à travers le pays.


 


Jean Chresus, Abidjan


 
 
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