Dans la sous-préfecture de Danguira, située à proximité d'Alépé, les chefs de village ont pris une initiative qui vise à limiter les dépenses excessives liées aux funérailles.

Réunis lors de la deuxième assemblée générale ordinaire de l’Union des chefs de la sous-préfecture de Danguira (UCSD), qui s’est tenue à Kossandji, les dirigeants de ce village ont décidé de mettre en place une série de réformes pour encadrer les pratiques funéraires et réduire les coûts qui pèsent lourdement sur les familles.

Face à l'augmentation des cérémonies funéraires somptueuses, les chefs de l'UCSD, sous la direction de leur président Anin Mathurin, ont adopté des mesures rigoureuses pour rationaliser ces événements. Les nouvelles directives fixent une durée maximale de séjour des corps à la morgue à deux semaines et imposent que les levées de corps aient lieu uniquement le samedi matin. En outre, la pratique d'uniformiser les vêtements lors des funérailles a été supprimée au profit d'un unique pagne rouge-noir, simplifiant ainsi l’organisation des obsèques tout en réduisant les dépenses.

L’un des éléments centraux de ces réformes consiste également à supprimer les budgets spécifiques consacrés aux funérailles et à instaurer une seule date de levée de deuil commune à tous les villages de la sous-préfecture, chaque année. Ces nouvelles mesures ont été pensées pour diminuer les charges financières imposées aux familles, qui, selon les chefs, se retrouvent souvent acculées à la dette ou contraintes de vendre leurs biens pour financer des funérailles coûteuses. Certains en arrivent même à hypothéquer leurs plantations, privant ainsi les orphelins de leur héritage.

Lors de cette assemblée, il a été souligné que des équipes seraient bientôt déployées dans l'ensemble des villages pour sensibiliser les populations à ces réformes.

Toute infraction aux nouvelles règles fera l'objet de sanctions. Pour les chefs, il est impératif de freiner cette surenchère autour des funérailles qui, au fil des années, s'est transformée en une source d’appauvrissement et de déséquilibre économique pour de nombreuses familles. Cette initiative entend redonner du sens à ces moments de deuil, tout en assurant une plus grande cohésion et solidarité au sein des communautés locales.

Par ces actions, les chefs de Danguira espèrent non seulement alléger la pression financière sur les familles endeuillées, mais également instaurer une nouvelle culture des funérailles plus sobre et respectueuse des réalités économiques locales.

Jean Chresus, Abidjan