Côte d'Ivoire : Des politiciens proposent 3500 FCFA comme prix bord-champ du kg du cacao, Koné Brahima Yves: « qu'on ne prenne pas les planteurs en otage pour faire la politique »
Le Ghana annonce pour la campagne commerciale 2024-2025, un prix bord-champ de 1800 FCFA pour le kilogramme de cacao. Des politiques estiment que la Côte d'Ivoire premier producteur mondial peut faire mieux et proposent le prix de 3500 FCFA.
A l'occasion d'une réunion préparatoire de la campagne commerciale 2024-2025 avec des organisations de producteurs, Koné Brahima Yves, Directeur général du Conseil café-cacao a essayé à Yamoussoukro ce jeudi 12 septembre 2024, de répondre à ces politiciens.
« Je souhaite qu'on ne prenne pas les planteurs en otage pour faire la politique », a déclaré d'emblée, le Directeur général du Conseil café-cacao.
Selon lui, en parlant de 3500 FCFA, ces hommes politiques veulent la suppression de toutes les redevances. « Si on supprime les redevances, le Conseil n'existe plus. Qui sera le rempart pour le producteur », s'est ensuite interrogé, Koné Brahima Yves.
Il a annoncé enfin, que la fixation du prix du kilogramme aux producteurs est de la responsabilité du Gouvernement. Koné Brahima Yves a rassuré, les organisations que le Conseil n'acceptera pas qu'on paie le planteur en dessous du prix de production plus 13%.
« A chaque fois que le Gouvernement donne un prix, c'est toujours le meilleur prix qui peut être donné à ce moment précis. Le Gouvernement est soucieux du bien-être des populations. Je suis convaincu que les bonnes nouvelles vont venir dans les jours qui viennent », a-t-il souligné.
« Beaucoup d'observateurs ont vu les prix monter. Ce n'est pas le fruit du hasard. Le Ghana et la Côte d'Ivoire sont les plus grands producteurs. Nous faisons 62 % de la production mondiale. Cela fait plus de 4 ans que nous avons décidé de plafonner la production. La consommation augmentant, nous savions qu'à un moment donné, les prix allaient monter. Des gens pensent que c'est un hasard. C'est vrai qu'il y a eu la spéculation, mais c'est le résultat d'une politique », a poursuivi, Koné Brahima Yves.
Le Directeur général a indiqué que le Conseil a reçu instruction du Président de la République de payer la cotisation CMU des planteurs. Malheureusement, ces derniers n'ont pas encore leur carte de planteur.
« Il faut que les producteurs aient leur carte de planteur. Si nous donnons leur carte, nous allons payer la cotisation CMU », a mentionné, M. Koné.
Les organisations de producteurs ont appelé à la mise en place d'un fonds pour que leur retraite soit dorée. En réponse à cette préoccupation, le Directeur général a été clair. « Si nous mettons en place un fonds, il faut être sûr que les coopératives seront garanties et il faut définir les critères », a-t-il souligné.
Le Directeur général a rencontré les planteurs pour échanger avec eux puis les écouter surtout, mais aussi répondre à leurs attentes. Il a rassuré les organisations que ces rencontres auront lieu à la veille de chaque campagne commerciale.
« Nous sommes venus parler avec les leaders du secteur du café et du cacao. C’est une première rencontre et nous comptons, chaque année, instituer deux jours de rencontres avec les planteurs en fin de campagne, pour faire le bilan avec eux et surtout les écouters et à chaque fois essayer de répondre à leurs attentes. C'est quelque chose que nous avons initiée et qui va continuer », a insisté, M. Koné.
Lors d'un échange avec la presse, le Directeur général a annoncé la distribution de plants aux producteurs, assurant que cette action n'aura pas une incidence négative sur la tendance à la hausse du prix au kilo de cacao qu'on observe en ce moment.
« Vous pouvez nous faire confiance. Nous regardons la consommation quand elle augmente. C'est la demande qui devient de plus en plus importante. Nous avons les outils de gestion de notre production. Nous avons recensé les planteurs, leurs vergers. Donc nous savons à quel rythme désormais, nous pouvons faire progresser notre production. Le fait de donner des plants, nous savons où nous allons », a martelé, le DG.
Les défis de la filière café-cacao sont nombreux. De façon schématique, Koné Brahima Yves a parlé du changement climatique.
« A partir du moment où il y a le changement climatique, pour le producteur, l'agriculture, il faut répondre à un certain nombre de questions. Comment allons-nous planter désormais ? Avec quelle semence ? Parce qu'il faut que la semence réponde au changement climatique. Nous devons donc trouver des plants plus résistants à la chaleur, à la sécheresse. Ce sont des éléments importants. A côté des défis de la production, nous avons des consommateurs qui sont de plus en plus exigeants et qui nous posent un certain nombre de questions sur le mode de production. Ce sont des préoccupations auxquelles nous devons répondre. Il y a donc ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous », a-t-il conclu.
Wassimagnon
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