Martin Mbarga Nguele, DGSN, patron de la police camerounaise (Ph)

 Martin Mbarga Nguele, délégué général à la Sûreté nationale (DGSN) du Cameroun, a émis une directive rappelant l'importance de la libre circulation des personnes au sein de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Cette communication intervient alors que se tient la 4ᵉ session ordinaire du Comité des chefs de police de l'Afrique centrale (CCPAC), prévue du 17 au 20 septembre à Yaoundé.

Faciliter les déplacements

Dans son message, Mbarga Nguele a souligné que tous les ressortissants des États membres de la CEMAC sont exempts de visa pour voyager dans la zone, à condition de présenter un passeport biométrique ou une carte nationale d'identité en cours de validité. Cette directive s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'acte additionnel n° 05/19-CEMAC-070 U-CCE du 1ᵉʳ avril 2019, qui adopte une politique commune d'émigration-immigration et de protection des frontières.

Principe datant de 2017

La libre circulation est un principe établi depuis 2017 pour les six États membres de la CEMAC, (Cameroun, République centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Ce processus, initié en 2000 avec l'introduction d'un passeport CEMAC, a connu une avancée majeure en 2013 avec l'abolition des visas pour les ressortissants de la région, permettant un séjour sans visa de 90 jours dans tout État membre.

Malgré ces avancées, certains pays comme le Gabon et la Guinée équatoriale rencontrent encore des difficultés dans l'application de ces dispositions. Le président camerounais, Paul Biya, a notamment appelé à une libre circulation effective lors de la 13e édition de la Journée de la CEMAC en mars 2022, soulignant la nécessité d'efforts supplémentaires pour une mise en application réussie.

Enjeux sécuritaires

La session du CCPAC à Yaoundé mettra l'accent sur le renforcement de la sécurisation des frontières, condition jugée essentielle à la réalisation de la libre circulation. Le lieutenant-colonel de police Esaïe Ovono Mezui, secrétaire permanent du CCPAC, a souligné l'importance d'éviter la porosité des frontières tout en facilitant les échanges commerciaux.

Le CCPAC prévoit de formuler plusieurs propositions aux chefs d'État de la CEMAC, incluant la lutte contre le grand banditisme transfrontalier et la mise en place d'une brigade CEMAC. Ces initiatives visent à concilier les impératifs de sécurité avec l'objectif de libre circulation, dans une région reconnue pour sa richesse mais paradoxalement caractérisée par un faible volume d'échanges commerciaux internes.

La mise en œuvre effective de ces politiques de libre circulation reste un défi majeur pour la CEMAC, mais les récentes directives et les discussions à venir lors du CCPAC témoignent d'une volonté renouvelée de faire progresser l'intégration régionale et de faciliter les échanges au sein de cette communauté économique.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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