Selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne sur dix est atteinte de l'hypertension artérielle en Côte d'Ivoire. Or, c'est de cette maladie que découle tous les autres maux. Pour sensibiliser, et prévenir la population sur cette pathologie, en prélude à la journée mondiale du cœur, le Programme national de lutte contre les maladies métaboliques et de prévention des maladies non transmissibles (PNLMM/PMNT) a organisé, ce samedi 21 septembre 2024, une randonnée pédestre et VTT au Parc national du Banco.

La deuxième édition de la journée « randonnée pédestre VTT » est très importante, car elle s'inscrit dans le cadre de la préparation de la journée mondiale de lutte contre les maladies du cœur dont la cérémonie officielle aura lieu vendredi prochain dans la commune de Songon.

«Mais avant cette journée, il y a un certain nombre de manifestations que nous faisons dont celle-ci qui vise à inciter la population à pratiquer régulièrement de l'exercice physique, parce qu'en ce qui concerne la prévention des maladies du cœur, c'est important de lutter contre l'un des facteurs importants qui favorisent ces maladies là, l'hypertension artérielle notamment et d'autres maladies métaboliques comme le diabète. Or, on le sait, les facteurs de risque de ces maladies là, doivent être combattues, la sédentarité de l'inactivité physique est un facteur négatif qui influe négativement sur la santé des populations », a précisé, Adoueni Katché Valéry, Directeur Coordonnateur, du programme national de lutte contre les maladies métaboliques et de prévention des maladies non transmissibles, initiateur de cette randonnée.

«Nous sommes ici dans ce beau cadre, un endroit bien sécurisé et où il fait vraiment bon vivre. Logiquement ce genre de manifestation, nous devrions les faire, tous les mois. Je sais que le programme se donnera les moyens pour pouvoir y arriver, mais encore une fois comme vous l'avez vu, il y a eu un certain nombre de parcours. Chacun vient ici selon ses capacités physiques, il y a un parcours pour les personnes qui sont habitués à faire de l'exercice physique, ceux qui le font moyennement depuis, même ceux qui souffrent de certaines pathologies, ont un parcours qui leur est dédié et donc faire de l'exercice physique permet de bien prendre en charge ces maladies là et ça permet aussi de prévenir. J'insiste sur le mot prévenir », a-t-il poursuivi.

Selon lui, le gouvernement ayant fait de très grands efforts pour doter le pays d'infrastructures médicales nouvelles et réhabiliter la plupart de celles existantes dans le cadre de la Couverture maladie universelle, il était important de mener des campagnes de prévention et de sensibilisation de la population.

«C'est ce que nous faisons maintenant et c'est ce que nous allons faire aussi à partir de lundi dans toute la zone de Songon, mais aussi dans les unités de prise en charge du diabète et de l'hypertension artérielle qui sont sur l'ensemble du territoire », a conclu, le Coordonnateur.

L'hypertension artérielle est devenue aujourd'hui, un véritable problème de santé publique en Côte d'Ivoire. Quand tu as l'hypertension, elle peut découler sur une insuffisance rénale, tu peux faire une crise cardiaque, faire un AVC et même perdre la vie.

Au nom des organisations de lutte contre l'hypertension, Douyeré Desarmes, Secrétaire général de la Fondation Cœur des grâces reconnait également que les autorités ivoiriennes font beaucoup dans la lutte contre cette pathologie, malheureusement la population ne veut pas changer de comportement.

«La population a beaucoup à faire, mais elle ne veut pas changer de mentalité, elle ne veut pas changer ses habitudes. Boire deux bières chaque jour avant de rentrer à la maison, après 40 ans, il faut temporiser. Il faut consommer un verre de vin. Pour ceux qui sont déjà hypertendus, il faut qu'ils suivent leur traitement en consultant un cardiologue, un médecin généraliste. Aujourd'hui l'hypertension ne doit pas être une maladie du cardiologue. Non, on a dépassé ce stade là. Il faut qu'on apprenne à la traiter très vite pour ne pas arriver chez le cardiologue », a-t-elle conseillé.

Reconnaissant que des feuilles ont des propriétés pour baisser la tension, elle a avoué toutefois sa peur quant à leur utilisation. « Les organes que les antihypertenseurs protègent sont très importants. C'est ça la différence, pour ne pas arriver, à une insuffisance rénale, à une crise cardiaque, c'est important. Les hypertenseurs ont des propriétés qui protègent tous les organes nobles, c'est ça la différence », a prévenu, Douyeré Desarmes.

Selon elle, à l'occasion de la commémoration de la journée mondiale du cœur, chacun doit faire un peu attention au cœur qui fait tout. Tout en donnant des conseils à ceux qui sont malades, elle a invité la majorité de la population à changer de comportement.

«Nous devons donner les bonnes pratiques. Pour ceux qui sont déjà malades, comment vivre avec cette maladie, tout en pratiquant les bonnes pratiques. On appelle la plus grande majorité à un changement de comportement pour ne pas arriver au stade de la maladie. Ce sont des maladies non transmissibles, mais qui sont chroniques. Elles ne se guérissent pas. Tu as l'hypertension, c'est à vie. Tu prends les médicaments à vie. Autant avoir des bons comportements adéquats dès maintenant, surtout pour les jeunes, pour ne pas en arriver là. Quand vous avez l'hypertension artérielle, il faut protéger, les organes nobles, le cœur, les reins même le foi, c'est très dangereux même les yeux », a insisté, la Secrétaire général.

Elle est convaincu que si la tension est contrôlée, on peut éviter, l'AVC. « Un AVC ne peut pas venir vous surprendre. Faire descendre la tension ne suffit pas. Cette journée, c'est pour interpeller tout le monde pour faire attention à cet organe noble qui est notre cœur », a conclu, madame Douyeré.

Wassimagnon