Paul Biya

En 2025, le Cameroun s’apprête à vivre une année électorale décisive. L’élection présidentielle est prévue en octobre, et le pays oscille entre espoir et inquiétude. D’un côté, une opposition éclatée rêve de changement. De l’autre, Paul Biya, 92 ans, dont plus de 42 au pouvoir, reste un candidat redoutable.

Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, incarne la stabilité pour certains, l’immobilisme pour d’autres. À 92 ans, sa santé est régulièrement au cœur des débats. En septembre 2024, des rumeurs sur son état ont semé le doute. Son retour discret au Cameroun, après plusieurs semaines d’absence, n’a pas rassuré. Pourtant, Biya a déjà déjoué les pronostics par le passé. En 2025, il pourrait bien tenter un nouveau mandat.

Opposition divisée

Face à lui, l’opposition camerounaise peine à s’unir. Divisée et affaiblie par des luttes internes, elle mise sur le ras-le-bol des électeurs. En 2018, elle avait déjà espéré un sursaut populaire, en vain. Cette fois, des figures comme Maurice Kamto, Cabral Libii, Akere Muna ou Joshua Osih pourraient se présenter. Mais leur manque d’union pourrait jouer en faveur de Biya.

Mais, le pays est en quête de renouveau. Les Camerounais aspirent à du changement. Le pays fait face à des défis économiques majeurs, soulignés récemment par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Pourtant, le système Biya, malgré son âge et ses faiblesses, reste solide. Son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), domine la scène politique depuis des décennies.

La présidentielle de 2025 pourrait ressembler à celle de 2018. Paul Biya et le RDPC pourraient imposer leur loi une fois de plus. Mais l’envie de changement est palpable. Dans les rues de Yaoundé, Douala, Maroua ou Ebolowa, Bafoussam, Garoua, Bertoua… les discussions vont bon train. Les Camerounais sont partagés entre lassitude et espoir.

L’heure du changement sonnera-t-elle enfin ? Avec ou sans Biya, le Cameroun se prépare à un tournant. Mais face à une opposition divisée et un pouvoir bien en place, le statu quo semble plus probable. Une chose est sûre : 2025 sera une année décisive pour le pays.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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