

Côte d'Ivoire: Biankouma, des populations contestent la nomination du nouveau chef de village de Gouiné et interpellent le Préfet du département par courrier
Une nouvelle contestation s’est élevée concernant la désignation du nouveau chef du village de GOUINE, dans le département de Biankouma, suite à une lettre adressée au Préfet du département par les descendants du défunt ZOH MAMMI, ancien chef coutumier de la localité.
Selon cette correspondance officielle, les héritiers de ZOH MAMMI, dans une déclaration formelle, expriment leur désapprobation face à l’installation prévue le 14 février 2025 de ZOH Jacques en tant que chef du village.
Cette nomination est en effet perçue comme une violation des us et coutumes Toura, que la famille affirme respecter scrupuleusement depuis plusieurs générations.
L’histoire du village de GOUINE est marquée par une succession héréditaire des chefs coutumiers, comme l’indiquent les protestataires.
"En effet, depuis 1938, ZOH MAMMI avait exercé la fonction de chef de village de manière traditionnelle, suivant les normes héritées de ses ancêtres. Lors de sa détention en 1949, son jeune frère, BOGBE YATANA OUA, avait assuré l’intérim conformément aux pratiques de la communauté. Après sa libération, ZOH MAMMI a repris ses fonctions jusqu’à ce qu’il cède la place à son frère cadet, GOUE KPONGUY, en raison de son âge avancé et de ses conditions de santé", explique, le courrier.
Les descendants de ZOH MAMMI soulignent que depuis cette époque, la chefferie du village est transmise de manière héréditaire de frère à frère, un processus confirmé par les lois et arrêtés administratifs qui protègent cette coutume.
Ils mentionnent notamment l'arrêté N° 3206/BP du 10 octobre 1934, garantissant l'exercice du pouvoir coutumier dans le respect des traditions locales, et la loi N° 2014-428 du 14 juillet 2014 qui renforce la protection des autorités traditionnelles.
Les protestataires rappellent également que plusieurs arrêtés ont été délivrés au fil des années pour officialiser les nominations successives des chefs traditionnels de la lignée de ZOH ZANLE, notamment en 1967, 2000 et 2012, attestant la continuité de la lignée héréditaire.
Face à cette situation, la famille ZOH, par l’intermédiaire de ses membres, indique que l'installation de ZOH Jacques, prévue pour le 14 février 2025, n’est pas conforme aux traditions et à la législation en vigueur.
Ils demandent une réévaluation de cette décision par les autorités compétentes, en sollicitant une reprise des discussions afin de garantir le respect des us et coutumes locaux.
Dans leur lettre adressée au Préfet, les héritiers de ZOH MAMMI insistent sur la nécessité de revenir à un dialogue direct et transparent pour résoudre cette impasse.
Ils appellent le Préfet à utiliser tous ses pouvoirs pour préserver l’ordre, la paix et la cohésion sociale dans le respect des traditions, tout en soulignant qu'ils ne peuvent pas soutenir la nomination de ZOH Jacques.
Ils concluent en demandant, en vertu de la loi N° 2014-428, l’annulation de l’installation de ZOH Jacques et appellent à une justice conforme aux attentes des habitants de GOUINE, qui souhaitent que la coutume et la loi soient respectées.
Cette protestation intervient dans un contexte de tensions locales sur la gestion de la chefferie traditionnelle dans plusieurs villages ivoiriens, où des conflits sur les nominations des chefs coutumiers sont devenus fréquents ces dernières années.
Les autorités n'ont pas encore réagi officiellement à cette contestation, mais il est certain que la date du 14 février, prévue pour l'installation de ZOH Jacques, marquera un tournant dans la gestion de la chefferie traditionnelle à GOUINE.
Wassimagnon

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