

Côte d'Ivoire : Trois cadres du PPA-CI condamnés à de lourdes peines, le parti de Gbagbo dénonce une instrumentalisation politique de la justice
Gbagbo à Marcory (Ph KOACI)
La justice ivoirienne a rendu hier mercredi 12 février 2025, un verdict à l’encontre de trois cadres du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI).
Messieurs Damana Adia Pickass, 2ème Vice-président du Conseil stratégique et politique (CSP), Banouakou Koua Justin, Secrétaire général adjoint, et Ikpo Lagui, membre du bureau de la fédération de Yopougon, ont été condamnés à dix ans d’emprisonnement ferme, cinq ans de privation de droits civils et politiques pour le premier, et cinq ans d’interdiction de paraître en certains lieux du territoire national pour les trois personnalités.
Ces condamnations, qui interviennent après des années de procédures judiciaires, sont perçues par le PPA-CI comme une manœuvre politique visant à affaiblir le parti et son leader, l’ancien président Laurent Gbagbo.
Les accusations portées contre ces cadres du PPA-CI sont familières : atteinte à la défense nationale, atteinte à la sûreté de l’État, entre autres. Ces chefs d’inculpation, souvent invoqués contre les proches de Laurent Gbagbo depuis son renversement en avril 2011, sont dénoncés par le parti comme étant des prétextes pour justifier une persécution judiciaire systématique.
Pour le PPA-CI, ces condamnations ne sont que la continuation d’une stratégie visant à éliminer toute opposition crédible à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, pour laquelle Laurent Gbagbo a été désigné candidat.
Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 13 février 2025, le PPA-CI a vivement condamné ce qu’il qualifie d’« instrumentalisation outrancière de la justice ivoirienne ».
Le parti accuse le régime du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) d’utiliser les institutions judiciaires comme un outil de répression politique, réduisant les magistrats à de simples exécutants de décisions prises en haut lieu. « Ces parodies de procès ne servent qu’à infantiliser la justice et à intimider nos militants », a déclaré un porte-parole du parti, Jean Tcheidé Gervais.
Le PPA-CI a également réaffirmé sa détermination à poursuivre son combat pour une Côte d’Ivoire réconciliée, démocratique et souveraine. Le parti refuse de se laisser intimider par ce qu’il considère comme des manœuvres de harcèlement et de persécution orchestrées par le pouvoir en place. « Nous ne céderons pas à la pression. Notre engagement en faveur de la démocratie et de la paix reste intact », a-t-il martelé.
Par ailleurs, le PPA-CI a alerté l’opinion publique nationale et internationale sur les risques que ces condamnations font peser sur la stabilité du pays. Le parti estime que le régime RHDP, par ses actions, met en péril la paix en Côte d’Ivoire. « Le pouvoir actuel porte l’entière responsabilité de toute crise qui pourrait survenir. Leur volonté manifeste de museler l’opposition, en l’occurrence le PPA-CI, est une menace directe pour la démocratie et la stabilité de notre pays », a-t-il averti.
Enfin, le PPA-CI a appelé à des discussions politiques responsables entre les différents acteurs concernés, soulignant que la quête d’élections apaisées en 2025 nécessite un dialogue inclusif et transparent. « La démocratie ne se construit pas dans la répression et l’exclusion, mais dans le dialogue et le respect des droits de tous », a conclu le parti.
Cette affaire, qui s’inscrit dans un contexte politique tendu à l’approche des élections présidentielles, risque de polariser davantage le paysage politique ivoirien.
Jean Chresus, Abidjan

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