Plus de dix ans après sa création, le Réseau des Aides-Soignants et Auxiliaires de Santé du Privé de Côte d’Ivoire (RASA-CI) dresse un bilan positif de ses actions et annonce une nouvelle phase de mobilisation axée sur l’insertion professionnelle de ses membres. À travers ses initiatives, l’organisation entend structurer un secteur encore trop souvent laissé pour compte.

Fondé en 2013, le RASA-CI est né d’un besoin pressant : encadrer et accompagner les milliers d’aides-soignants diplômés en Côte d’Ivoire, majoritairement issus de lycées professionnels ou de centres de formation privés. 

Pour Assue Akabla Marie Victorine, présidente du réseau, la situation était alarmante.

« Chaque année, de nombreux auxiliaires de santé sortent diplômés, mais peinent à s’insérer professionnellement. Certains, formés dans le secteur informel, sont encore plus vulnérables face à un marché saturé et non régulé », déplore-t-elle.

Le manque d’opportunités pousse bon nombre de ces professionnels à exercer en dehors de tout cadre légal, avec les risques que cela comporte pour la qualité des soins et la sécurité des patients.

« Le secteur de la santé est trop sensible pour tolérer l’improvisation. Il ne suffit pas d’avoir une formation : il faut un cadre réglementé, un accompagnement à l’installation, et des standards professionnels clairs. C’est le rôle que nous nous donnons », affirme Mme Assue.

Parmi les grandes réalisations du RASA-CI figure l’organisation, en mai 2023, d’un grand rassemblement au Parc des Sports de Treichville, ayant mobilisé plus de 800 aides-soignants. Cette rencontre a permis de renforcer l’identification des membres actifs et de poser les bases d’un travail de fond.

Un programme de mise à niveau a également été lancé, en partenariat avec des experts de la santé, afin de rehausser les compétences des auxiliaires. L’objectif : les préparer efficacement à l’emploi.

Le réseau bénéficie du soutien de la Direction des Établissements Privés de la Santé (DEPPS), qui joue un rôle clé dans l’encadrement administratif des initiatives menées.

Profitant de la Journée internationale des infirmiers, le 12 mai, la présidente du RASA-CI a plaidé pour la création d’une journée nationale dédiée aux auxiliaires de santé.

« Leur rôle est fondamental dans la chaîne des soins. Ils sont aux côtés des infirmiers, sage-femmes et médecins dans tous les établissements. Il est temps que cela soit reconnu officiellement », insiste-t-elle.

Dans une démarche inclusive, Mme Assue a lancé un appel à tous les auxiliaires de santé, en activité ou non, à rejoindre le réseau.

« L’identification et l’organisation sont nos meilleurs leviers pour obtenir plus de droits, de visibilité et de perspectives d’insertion. Nous invitons tous les professionnels concernés à se faire enregistrer via notre site ou dans nos directions régionales », encourage-t-elle.

Le RASA-CI ne limite pas son action au terrain. Il participe également aux réflexions nationales, comme en témoigne sa contribution à un atelier dédié à l’harmonisation des modules de formation des auxiliaires du privé. Une démarche qui s’inscrit dans la volonté de professionnaliser durablement le secteur.

Avec une vision claire, un engagement constant et une base de membres toujours plus structurée, le RASA-CI s’affirme comme un acteur stratégique de la santé communautaire en Côte d’Ivoire.

Wassimagnon