

Cameroun : Douala, controverse à l'hôpital Laquintinie, une famille endeuillée conteste l'identité de la dépouille de leur nouveau-né
Un différend opposant une famille endeuillée à l'administration de l'Hôpital Laquintinie de Douala a émergé suite au décès d'un nouveau-né prématuré.
Selon un communiqué officiel émis par la direction de l'établissement le 17 mai, un grand prématuré né à 29 semaines d'aménorrhée et pesant 1,350 kg avait été transféré le 9 mai 2025 depuis l'Hôpital de District de Deïdo vers l'Hôpital Laquintinie pour une prise en charge spécialisée. L'enfant présentait des « complications sévères » nécessitant des soins intensifs, précise le document.
Malgré l'intervention d'une équipe médicale spécialisée qui aurait prodigué les soins « sans exigence financière préalable » et « conformément aux protocoles médicaux » en vigueur, le nourrisson est décédé dans les premières heures du 12 mai 2025.
Suspicions familiales
La situation s'est complexifiée lorsque, selon la direction hospitalière, plusieurs tentatives pour joindre les parents se sont avérées infructueuses dans les heures suivant le décès. L'administration affirme disposer de relevés téléphoniques attestant ces tentatives. Face à l'absence de réponse, le corps du nouveau-né a été transféré au hall de la morgue « dans le respect des procédures en vigueur. »
Ce n'est que neuf heures plus tard que les parents se seraient présentés à l'établissement. C'est alors qu'un différend a éclaté : malgré les explications fournies par le personnel médical, la famille a exprimé des doutes quant à l'identité de la dépouille qui leur était présentée, suggérant une possible substitution d'enfant.
Rencontre nocturne et proposition de test ADN
Face à la gravité des accusations, une réunion de crise s'est tenue dans la nuit du 12 mai en présence de la haute direction de l'hôpital, notamment le directeur, le responsable des affaires générales et de l'économat, et le Chef de service de néonatalogie. Deux journalistes d'investigation accompagnaient les parents lors de cette rencontre, soulignant la dimension publique qu'a rapidement prise cette affaire.
En réponse aux accusations de substitution d'enfant, la direction de l'Hôpital Laquintinie a proposé la réalisation d'un test ADN pour établir formellement l'identité du nouveau-né décédé. Cette proposition, réitérée dans le communiqué du 17 mai, vise à apporter une réponse scientifique aux interrogations de la famille.
Entre compassion et défense institutionnelle
Le communiqué officiel commence par l'expression d'une « vive émotion » et de « compassion » envers la mère et la famille éprouvées. Toutefois, il adopte rapidement un ton plus défensif, affirmant que « les étapes de la prise en charge ont été respectées avec rigueur et professionnalisme » et cherchant à « rassurer l'opinion publique sur le dévouement de son personnel. »
Cette posture reflète la tension entre l'empathie nécessaire face à une famille en deuil et la protection de la réputation d'une institution médicale confrontée à des accusations graves.
Questions en suspens
L'affaire soulève plusieurs interrogations qui demeurent sans réponse dans le communiqué officiel. D'une part, quelles mesures l'hôpital a-t-il prises pour identifier formellement le corps avant de le transférer à la morgue ? D'autre part, existe-t-il des protocoles d'identification spécifiques pour les nouveau-nés prématurés dans cet établissement ? Enfin, quelles pourraient être les raisons ayant conduit la famille à douter de l'identité de leur enfant ?
Le communiqué ne précise pas si la famille a accepté la proposition de test ADN, ni quelles seraient les prochaines étapes pour résoudre ce différend qui intervient dans un moment de profonde vulnérabilité émotionnelle pour les parents concernés.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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