les jeunes portant le cercueil (Ph Koaci)

Le samedi 14 juin 2025, une scène pour le moins inhabituelle s’est déroulée dans le quartier Sapia de Daloa, semant la confusion et l’inquiétude parmi les habitants. Lors des funérailles d’un défunt, une pratique coutumière a bouleversé le calme du village : selon les témoins, le cercueil, porté à bras-le-corps par de jeunes volontaires, aurait commencé à se diriger de manière erratique, comme s’il cherchait à « désigner » la personne responsable de la mort du défunt.

Ce phénomène, que certains interprètent comme l’expression d’un refus de l’âme d’être inhumée sans justice, a déclenché un véritable émoi au sein de la population. Le cortège funèbre a fait le tour du village, suivi de près par une foule partagée entre peur, curiosité et soupçons, espérant que le cercueil « révèle » un nom ou une direction.

Bien que ce genre de manifestation soit rare, elle s’inscrit dans des croyances profondément ancrées dans certaines traditions, où le corps du défunt serait capable, à travers des mouvements inexpliqués du cercueil, d’indiquer son bourreau ou celui qu’il soupçonne de l’avoir conduit à la mort.

Le climat s’est rapidement tendu, certains habitants pointant du doigt des villageois, alimentant rumeurs et tensions. Aucun acte de violence n’a été rapporté, mais la scène a laissé une profonde empreinte dans l’esprit des habitants de Sapia, qui appellent au calme et à la retenue, en attendant que la vérité, si vérité il y a, soit révélée par d’autres moyens.

Cette affaire relance le débat sur l’interprétation des signes lors des obsèques et sur les risques que ces pratiques peuvent entraîner dans un contexte social déjà sensible.

Jean Chresus, Abidjan