C’est un cri du cœur, un acte de foi politique et un signal d’alerte que Daniel Israël Kouassi, président du mouvement Génération Consciente en Marche (GCM), a lancé, ce mercredi 02 juillet 2025 à Cocody. 

Face à la presse, le jeune leader a exprimé sa vive préoccupation quant au climat politique délétère à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Sans fard, il a dénoncé « un processus biaisé, excluant les figures majeures de l’opposition », et a annoncé la suspension de sa candidature, invoquant un devoir moral de « préserver la paix et la cohésion nationale ».

À un peu plus de trois mois du scrutin présidentiel, le ton est grave. « Ce qui devrait être une compétition démocratique totale risque d’être un match à sens unique, insipide, et mouvementé pour les populations », a-t-il martelé, rappelant les précédents douloureux de 1995, 2000, 2010 et 2020. Le président de GCM s’est dit profondément inquiet de l’orientation prise par le processus électoral.

Selon lui, la non-inscription de plusieurs figures politiques majeures sur la liste électorale notamment Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, Tidjane Thiam ou encore Noël Akossi Bendjo, constitue une atteinte à la crédibilité du scrutin. « Nos appels répétés à des élections inclusives sont restés lettres mortes », a-t-il déploré, dénonçant un silence assourdissant du pouvoir face à cette exigence démocratique.

Faisant écho à l’accord de Pretoria qui avait permis la candidature d’Alassane Ouattara en 2005 malgré l’arrêt Tia Koné, Daniel Israël Kouassi estime que le Président ivoirien a aujourd’hui la possibilité d’entrer dans l’histoire. « Il doit prendre une décision politique courageuse, comme ce fut fait pour lui, pour permettre à tous ces leaders d’être réintégrés sur la liste électorale », a-t-il à nouveau plaidé.

Il a surtout dénoncé avec fermeté les appels du RHDP à une nouvelle candidature du Président sortant. « Un quatrième mandat n’est pas opportun, puisqu’il est illégal au regard de la Constitution de 2016, pensée et portée par le Chef de l’État lui-même », a-t-il rappelé, mettant en garde contre un précédent dangereux.

La Commission électorale indépendante (CEI) n’a pas été épargnée. Daniel Israël Kouassi a critiqué la décision de ne pas organiser la Révision de la Liste Électorale (RLE) avant l’échéance d’octobre, malgré un financement déjà débloqué de 27,5 milliards de FCFA. « Une RLE après la présidentielle, c’est comme demander à un candidat au Bac d’étudier après l’examen. Ça n’a pas de sens ! », a-t-il ironisé.

C’est donc dans ce climat de tensions et d’incertitudes que GCM annonce un geste symbolique mais fort, celui de la suspension de la candidature de son président à la présidentielle. « La Côte d’Ivoire va mal, plusieurs maillons de la chaîne sont cassés. Nous ne pouvons pas faire comme si tout allait bien », a-t-il justifié.

Mais loin de se retirer de la scène politique, Daniel Israël Kouassi assure que le combat continue. « Nous adhérons désormais au mouvement "Trop, c’est Trop", que nous considérons comme un mouvement républicain », a-t-il annoncé, se positionnant comme une voix des sans voix, de ceux qui aspirent à "une Côte d’Ivoire équitable, sans tribalisme, sans corruption, sans favoritisme".

Le conférencier a également profité de cette tribune pour adresser un message clair au Président Ouattara. Rappelant ses propos tenus en 2020, où ce dernier affirmait qu’il se retirerait si un candidat de sa génération se présentait, Daniel Israël Kouassi estime qu’il est temps que l’ancien laisse la place à la relève, tout en permettant aux leaders historiques de voter. « Le seul ancien encore en lice ne veut même pas être candidat. Il veut juste pouvoir voter », a-t-il affirmé.

À ceux qui s’étonneraient de le voir seul face à la presse, Daniel Israël Kouassi répond : « Je veux préserver mes membres, comme ce chasseur qui affronte l’éléphant seul pour nourrir tout le village. » Pour lui, l’heure est à l’apaisement, pas à la confrontation. « On sait que le Président Ouattara a violé plusieurs fois la Constitution. Qu’en sera-t-il de son successeur si on ne met pas fin à cette logique ? », a-t-il indiqué '

Concernant le parrainage citoyen, il a reconnu des difficultés techniques et des informations incomplètes, mais a assuré que le travail de terrain se poursuivrait.

Daniel Israël Kouassi ne se retire pas. Il change de stratégie. Face à ce qu’il considère comme un processus électoral verrouillé, il entend incarner l’espoir d’un changement véritable, en mettant la vérité, la cohérence et le courage politique au cœur de son action.

Wassimagnon