Cameroun : Le Conseil constitutionnel refuse de trancher sur une question électorale
Le 3 juillet 2025, Abdouraman Hamadou Babba, figure de la société civile camerounaise, s'est présenté devant le Conseil constitutionnel avec l'espoir d'obtenir des clarifications sur les dispositions électorales régissant l'investiture des candidats présidentiels.
Contre toute attente, l'institution a évoqué son incompétence, refusant d'aborder les questions de fond soulevées par le requérant. Cette position concerne spécifiquement les ambiguïtés contenues dans l'article 121, alinéa 2 du Code électoral, un texte qui fait l'objet de vives controverses dans les milieux juridiques et politiques. Le requérant souhaitait savoir si les formations politiques doivent disposer d'au moins un élu ou rassembler 300 signatures pour pouvoir présenter un candidat à l'élection présidentielle. Cette disposition divise profondément les experts universitaires et alimente les tensions politiques.
Abdouraman Hamadou Babba avait structuré sa requête autour de trois axes principaux, s'appuyant sur le principe constitutionnel interdisant tout mandat impératif :
Premièrement, il sollicitait la reconnaissance du caractère défaillant de l'alinéa 2 de l'article 121 du Code Electoral. Deuxièmement, il demandait la confirmation de l'impossibilité juridique pour les partis d'être représentés dans les institutions législatives et régionales. Troisièmement, il réclamait la levée de toute restriction liée à la représentativité pour l'investiture des candidats présidentiels.
Joseph Emmanuel Ateba, cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a souligné la prévisibilité de cette institution, évoquant des décisions systématiquement marquées par l'incompétence déclarée ou l'irrecevabilité.
Le silence d'ELECAM
Dans sa déclaration du 3 juillet 2025, Abdouraman Hamadou Babba a particulièrement dénoncé l'attitude du Conseil constitutionnel face au mutisme d'ELECAM (Elections Cameroon). Sa requête, déposée le 23 mai 2025, visait précisément à obtenir des éclaircissements sur cette situation problématique. Pour le requérant, cette approche transforme de facto le système en un outil de paralysie des recours légaux. « Il suffirait désormais à ELECAM de se taire pour bloquer toute contestation légale d'une élection présidentielle », a-t-il déclaré.
Face à cette fin de non-recevoir, Abdouraman Hamadou Babba s'en remet symboliquement à l'Histoire pour juger cette situation. Malgré cette déception, il maintient sa détermination : « Je reste profondément convaincu que nous allons récupérer notre pays en octobre 2025 pour le mettre au service de toutes les filles et les fils de ce pays », a-t-il précisé.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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