Nana Agradaa (ph)

Une ancienne prêtresse traditionnelle repentie et devenue évangéliste chrétienne, Nana Agradaa, de son vrai nom Patricia Asiedua Asiamah, a été condamnée le jeudi 03 juillet 2025 à 15 ans de prison avec travaux forcés par un tribunal à Accra.

Agradaa a été reconnue coupable de publicités frauduleuses et d'escroquerie sous de faux prétextes. La décision du tribunal est considérée comme une victoire majeure dans la lutte contre les stratagèmes spirituels frauduleux et les pratiques religieuses malhonnêtes.

Faits

Le 5 octobre 2022, Agradaa a annoncé à la télévision et sur les réseaux sociaux qu'elle organisera une messe nocturne le 7 octobre dans son église pour distribuer 300 000 GH¢ aux fidèles ayant besoin d'un soutien financier pour leur loyer ou leur activité.

« L'accusée a réussi à obtenir et à percevoir d'importantes sommes d'argent de la part de certains membres du public présents à la messe nocturne du Heaven Way Champion International Ministry, à Weija, y compris les plaignantes, comme indiqué dans l'acte d'accusation », a déclaré le parquet.

Jugement et condamnation

Avant le prononcé du jugement, l’avocat de l’accusée, Me Richard Asare Baffour, a plaidé la clémence, demandant au tribunal d'envisager une peine non privative de liberté. Il a rappelé qu'Agradaa est mère de cinq enfants et que l'emprisonnement briserait les rêves de ses enfants, en particulier de l'aîné, qui aspire à devenir avocat.

L'accusation, dirigée par Me Emmanuel Haligah, s'est opposée à la demande de clémence et prie le tribunal à prononcer une peine qui dissuaderait Agradaa et d'autres personnes impliquées dans des opérations religieuses frauduleuses similaires.

Pour sa part, le procureur a soutenu qu'Agradaa n'en était pas à sa première infraction et que la peine antérieure encourue en 2021 n'était manifestement pas suffisante pour l'empêcher de récidiver un an plus tard.

Après avoir entendu les deux parties, le tribunal, présidé par Mme Evelyn Asamoah, a prononcé une peine de 15 ans de prison avec travaux forcés. Avant le prononcé de la peine, le tribunal a ordonné un test de grossesse obligatoire, qui a confirmé que la dame n’est pas enceinte, permettant ainsi le prononcé de la peine sans délai.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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