Cérémonie graduation 4e promotion IFG-AGC (Ph Koaci)

Hier mardi 8 juillet 2025, la Patinoire du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan a servi de cadre à une double cérémonie haute en symboles : la graduation de la 4e promotion et la rentrée solennelle de la 5e promotion des auditeurs de l’Institut de Formation Politique Amadou Gon Coulibaly (IFP-AGC). Organisé sous le haut patronage du Premier ministre Robert Beugré Mambé, cet événement a également commémoré le cinquième anniversaire du rappel à Dieu de l’homme d’État auquel l’institut rend hommage par son nom.

Devant un parterre de membres du gouvernement, de personnalités politiques, administratives, universitaires, ainsi que d’anciens compagnons du défunt Premier ministre, Beugré Mambé n’a pas manqué d’exalter la mémoire d’Amadou Gon Coulibaly, qu’il a décrit comme « un modèle d’humilité, de loyauté et de rigueur ».

« Il ne cessait jamais de se mettre en lumière, mais la lumière finissait toujours par le trouver », a souligné le Chef du Gouvernement, saluant la fidélité, la discrétion et la profondeur spirituelle de celui qu’il a côtoyé dans les coulisses du pouvoir.

L’occasion fut aussi pour le Premier ministre de louer les efforts de l’IFP-AGC, qui, en seulement quatre années d’existence, a déjà formé 279 jeunes à la chose politique à travers des modules riches et immersifs allant de la rhétorique à l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, en passant par des visites d’institutions républicaines telles que le Parlement ou le Conseil constitutionnel.

« Former des hommes et des femmes capables de porter demain le flambeau d’un engagement politique marqué par ces valeurs est le plus bel hommage que nous puissions rendre à Amadou Gon Coulibaly », a affirmé Robert Beugré Mambé.

La ministre d’État, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto a, pour sa part, livré un témoignage personnel teinté d’émotion :

« Il m’a tendu la main sans bruit ni calcul, après une défaite électorale en 2013. Ce geste, je ne l’ai jamais oublié », a-t-elle confié, en appelant les jeunes diplômés à être « dignes de l’héritage d’Amadou Gon Coulibaly ».

Le ministre Mamadou Touré, président du conseil d’administration de l’institut, a exprimé sa gratitude au Premier ministre pour son soutien constant, avant de rappeler la vocation inclusive de l’IFP-AGC.

« Amadou Gon Coulibaly appartenait à une famille politique, certes, mais ses valeurs transcendaient le cadre partisan. C’est pourquoi l’institut forme des jeunes de tous bords, issus de formations politiques variées et d’organisations de la société civile », a-t-il souligné.

Une approche confirmée par la simulation grandeur nature d’un processus électoral conduite par les auditeurs : des partis fictifs ont été créés, des projets de société conçus, et une élection présidentielle simulée dans les règles de l’art.

Témoignage d’une jeunesse en pleine éclosion, la voix de Koffi Peggy, diplômée de la 4e promotion, a particulièrement marqué les esprits :

> « Il est important, surtout pour nous les femmes, de nous engager dans la vie politique, non pour subir mais pour agir, pour construire, pour transmettre », a-t-elle lancé, visiblement déterminée.

La 5e promotion, quant à elle, se compose de 70 auditeurs triés sur le volet parmi plus de 650 candidats. Ces nouveaux venus sont appelés à perpétuer l’exigence, l’humilité et l’esprit de service qui caractérisaient le Premier ministre disparu.

Au-delà de l’hommage et de la célébration, cette cérémonie aura été un signal fort envoyé à la jeunesse ivoirienne : celui que l’engagement politique peut rimer avec éthique, compétence et responsabilité. Loin des joutes politiciennes, l’IFP-AGC trace ainsi une voie pour celles et ceux qui veulent servir sans calcul et bâtir sans tricher.

Jean Chresus, Abidjan