Le lancement officiel de la Facture Normalisée Électronique (FNE), ce lundi 21 juillet, s’est déroulé en grande pompe en présence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ministre des Sports et du Cadre de vie, ainsi que de plusieurs membres du gouvernement, dont le Directeur général des Impôts et le Ministre du Budget.

Si la cérémonie a été saluée pour son organisation et les avancées présentées, elle a également laissé un goût amer chez les organisations professionnelles de commerçants, notamment la Fédération Nationale des Commerçants de Côte d’Ivoire (FENACCI). Par la voix de son Président du Conseil d’Administration, l’Honorable Soumahoro Farikou, la FENACCI a exprimé sa profonde indignation et a tenu un point de presse pour partager ses préoccupations. 

Au cours des différentes interventions officielles, plusieurs orateurs ont retracé l’historique de la facture normalisée, évoquant la période de 1960 à 2005, jusqu’à l’institutionnalisation de ce dispositif par la loi de finances de 2005. Toutefois, aucune mention n’a été faite du rôle crucial joué par la FENACCI et les organisations professionnelles de commerçants dans la sensibilisation et l’acceptation progressive de la facture normalisée.

« Nous avons été en première ligne pour apaiser les tensions, expliquer la réforme et accompagner sa mise en œuvre à travers tout le pays. Oublier cette contribution, c’est effacer une page essentielle de l’histoire économique nationale », a souligné l’Honorable Soumahoro Farikou.

La FENACCI regrette également le manque de communication et de consultation autour du processus ayant conduit à la mise en œuvre de la facture normalisée électronique. Les différentes phases de déploiement initialement prévues pour les1er juin, 1er juillet et 1er août 2025 ont été reportées au 1er septembre sans concertation ni explication claire aux acteurs concernés.

L’organisation craint que les mêmes erreurs de 2005 ne se reproduisent, notamment le rejet du système par les commerçants mal informés, ce qui pourrait freiner son adoption et compromettre ses objectifs.

Heureusement, l’intervention du Premier Ministre, à la fin de la cérémonie, a été perçue comme un signal d’ouverture et d’apaisement. Il a insisté sur l’importance d’une sensibilisation accrue de tous les acteurs économiques, allant jusqu’à déclarer, sur un ton ironique, que « nous n’allons plus dormir afin d’être présents partout où besoin se fera sentir ».

La FENACCI prend acte de cette déclaration et réaffirme sa volonté de participer pleinement à la réussite de cette réforme, à condition d’être véritablement associée aux décisions et aux actions de mise en œuvre.

La facture normalisée électronique représente un pas important vers une gestion moderne et transparente des transactions commerciales. Mais sans implication active des premiers concernés — les commerçants — cette réforme risque de rencontrer de nouveaux obstacles. La FENACCI appelle donc à un dialogue ouvert et à une véritable reconnaissance de ses efforts passés et futurs dans ce processus national.

Wassimagnon