Marc Brys

Une lettre confidentielle révèle les véritables dessous de l'affaire du sélectionneur belge des Lions Indomptables.

L'affaire Marc Brys connaît un nouveau rebondissement. Dans une lettre confidentielle adressée le 24 juillet 2025 au Ministre des Sports et de l'Éducation Physique (Minsep), la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) contredit fermement la version officielle du ministère et sort les preuves d'une rupture qu'elle considère comme définitive.

Preuves matérielles

Samuel Eto'o, président de la Fecafoot, affirme avoir reçu le 22 juillet 2025 un courrier recommandé de Marc Brys via un service de messagerie international. Le contenu est édifiant : une lettre de résiliation unilatérale, deux pages du contrat officiel signé le 8 avril 2024, et surtout une correspondance confidentielle du ministère des Sports lui-même, datée du 15 mai 2024, adressée au ministre des Finances pour la prise en charge du staff technique.

Ces documents authentifiés réfutent catégoriquement l'hypothèse d'un « piratage de messagerie » avancée par le ministère pour expliquer la rétractation du technicien belge.

Chronologie

La Fecafoot rappelle les faits avec précision : les arriérés de salaire de Marc Brys ont été régularisés le 18 juillet 2025, mais le sélectionneur a signé sa lettre de démission le 21 juillet, soit trois jours plus tard. Cette séquence temporelle active l'article 7(4) du contrat, qui autorise l'entraîneur à résilier son engagement en cas de non-paiement pendant 60 jours.

Le contrat secret de 7 pages, signé directement avec l'État camerounais (et non la Fédération), prévoyait des objectifs ambitieux : qualification et victoire à la CAN 2025, quarts de finale minimum au Mondial 2026, et progression au classement FIFA. En contrepartie, Marc Brys percevait 39,5 millions de francs CFA mensuels (60 000 euros), avec une avance de 5 mois à la signature.

Désengagement

Au-delà des aspects contractuels, la Fecafoot pointe le comportement « peu collaboratif » du technicien belge ces derniers mois. Marc Brys avait notamment décliné sa participation à la sélection des joueurs pour les prochaines échéances, déléguant cette tâche importante à son préparateur physique, Monsieur Manouvrier. Un retrait progressif qui témoignait, selon la Fédération, d'une « volonté déjà installée de se désengager ».

Le contrat révèle également une clause particulièrement sensible : l'interdiction d'accès aux vestiaires sans autorisation du sélectionneur. Une disposition qui visait implicitement Samuel Eto'o, accusé d'ingérence dans la gestion de l'équipe nationale.

Dans sa lettre, la Fédération rejette « catégoriquement toute accusation de manipulation ou de mise en scène », rappelant qu'elle n'a jamais été associée à la négociation du contrat du technicien belge. Elle souligne même qu'elle ignorait le contenu exact des clauses contractuelles, rendant « caduque toute tentative de l'associer à une manœuvre de déstabilisation ».

Le message de la Fecafoot est sans ambiguïté : forte de ses preuves matérielles et contractuelles, elle considère que la relation entre Marc Brys et l'État camerounais est « bel et bien rompue ». L'heure est désormais à « tourner la page avec dignité » et à « préserver l'image des Lions Indomptables ».

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com