Le mis en cause (Ph Koaci)

Un jeune d’Abidjan a vu sa vie basculer après avoir reçu, par erreur, un virement de 1.250.000 FCFA sur son compte mobile money. Au lieu de signaler l’anomalie ou de chercher à restituer les fonds, l’individu a préféré céder à la tentation. Dans un geste aussi rapide que réfléchi, il a retiré la totalité de la somme, mis son téléphone hors service, puis détruit sa puce pour effacer toute trace.

Pendant ce temps, le véritable expéditeur, découvrant l’erreur, tente désespérément d’entrer en contact avec le destinataire. Messages, appels, demandes insistantes… tout reste sans réponse. L’homme ne se doute pas que son interlocuteur a volontairement choisi de disparaître dans la nature, emportant avec lui une somme qu’il sait ne pas lui appartenir.

Face à ce silence inquiétant et cette fuite suspecte, la victime finit par porter plainte auprès de la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC). Grâce à leurs outils de traçabilité numérique, les agents parviennent à localiser et interpeller l’auteur de ce détournement moderne. Il sera finalement conduit devant le parquet pour répondre de ses actes.

Ce fait divers rappelle que l’appropriation d’un bien par erreur n’efface en rien le caractère illégal de l’acte. En droit, s’emparer volontairement d’un bien appartenant à autrui, même après une réception accidentelle, constitue une infraction. La loi est claire : la bonne foi ne se présume pas lorsqu’on choisit de fuir avec l’argent d’autrui.

Jean Chresus, Abidjan