La Côte d’Ivoire a lancé mercredi un atelier national de formation sur les méthodologies de notation souveraine et l’optimisation du processus de préparation aux évaluations. Organisé à Yamoussoukro par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cet atelier s’inscrit dans la dynamique du pays visant à accéder à moyen terme à la catégorie « Investment Grade », un label international qui renforcerait sa crédibilité financière et réduirait les coûts d’endettement.

Prévu pour s’achever le vendredi 1er août 2025, l’atelier vise à renforcer les capacités des cadres nationaux en matière de notation souveraine. Il fait suite à une mission d’évaluation des capacités endogènes conduite en mai 2025, dans le cadre du programme « Credit Rating Initiative Africa », financé par le gouvernement japonais et mis en œuvre par le PNUD depuis 2024.

Ce programme vise à combler les lacunes en matière d'information financière, à renforcer les institutions nationales, et à permettre aux gouvernements africains de formuler des arguments solides et crédibles sur leur solvabilité, afin d’obtenir des évaluations plus justes et un meilleur accès au financement international.

Environ trente participants prennent part à cet atelier, issus de ministères et institutions stratégiques tels que, le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère du Plan et du Développement, le Ministère de l’Énergie et du Pétrole, le Ministère de l’Agriculture et du Développement rural, l’Agence Nationale de la Statistique et le Ministère du Patrimoine de l’État, entre autres.

Durant trois jours, les participants suivent des sessions techniques sur les méthodologies de notation, l’évaluation des risques macroéconomiques, et les stratégies de communication à adopter pour mieux interagir avec les agences telles que Fitch Ratings, Moody’s et S&P Global Ratings.

Représentant le ministre des Finances et dy Budget, Agnero Bossman, Directeur de la Stratégie et de la Gestion des Risques, a rappelé que la Côte d’Ivoire est engagée depuis 2014 dans un processus régulier de notation.

Il a toutefois souligné la nécessité de renforcer la coordination interinstitutionnelle, et de mettre en place une stratégie narrative cohérente, où chaque administration joue pleinement son rôle.

Au nom de Blerta Cela, Représentante résidente du PNUD en Côte d’Ivoire, Dr Boga Christian, Économiste national du PNUD, a mis en avant les enseignements du rapport 2023 intitulé « Réduire les coûts de l’emprunt en Afrique, le rôle des notations souveraines ». Il a rappelé que la notation souveraine n’est pas qu’un simple score, mais qu’elle se traduit directement dans la vie des citoyens : « C’est une école non construite, un hôpital non équipé », a-t-il illustré.

Il a conclu en réaffirmant l’engagement du PNUD à accompagner de manière durable le gouvernement ivoirien dans son processus de crédit rating.

L’atelier a une fois de plus démontré l’intérêt stratégique de la Côte d’Ivoire pour la notation souveraine. Il pourrait déboucher sur la création d’un comité interministériel dédié, afin d’assurer une gestion coordonnée, efficace et continue du processus.

Le PNUD reste mobilisé pour soutenir les efforts du pays en vue d’une meilleure notation, condition essentielle pour attirer des investissements à coûts réduits et soutenir un développement durable.

Wassimagnon