Le présumé gang (Ph Koaci)

L’affaire aura tenu les services de police en haleine moins de deux jours, mais elle aura suffi à décapiter un gang redouté, actif dans plusieurs communes d’Abidjan et bien au-delà.

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Le lundi 28 juillet 2025, vers 10 heures du matin, alors que trois hommes à moto circulent sans méfiance dans le quartier d’Adjamé, ils ignorent encore qu’ils sont la cible d’une opération d’envergure menée par la Brigade de Recherche et d’Intervention Sud (BRI Sud). L’objectif était clair : mettre la main sur les auteurs d’un braquage particulièrement violent commis à Marcory Résidentiel, à proximité de la pharmacie des Lagunes, un acte qui a profondément choqué l’opinion publique et provoqué une vive réaction sur les réseaux sociaux.

L’opération, déclenchée à la suite d’un renseignement anonyme traité par la BRI d’Aboisso, est exécutée avec une rapidité et une précision chirurgicales. Les trois suspects sont interpellés sans heurt. Il s’agit de T. M., 28 ans, ferrailleur à San Pedro, K. I., ferrailleur à Abobo, et K. O., sans emploi, domicilié à Attinguié.

Sur eux, une kalachnikov garnie de 18 munitions est immédiatement découverte et saisie. Interrogés, les hommes passent rapidement aux aveux. Ils reconnaissent leur implication dans une série de braquages perpétrés à Abidjan, notamment à Adjamé, Treichville, Koumassi, et surtout celui de Marcory Résidentiel dont les images ont largement circulé sur Internet.

Derrière ce réseau se cache une figure bien connue du milieu criminel : G Bi G., alias "EURO", un chef de gang actuellement incarcéré au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan (PPA), ex-MACA. Ses complices arrêtés révèlent qu’un autre coup, d’une ampleur encore inconnue, était en cours de préparation à Bouaké, prévu pour le mercredi 30 juillet. Informées, les autorités n’attendent pas. Avant même l’aube du jour prévu, une nouvelle équipe de la BRI se déploie à Bouaké, dans la discrétion la plus totale. Les cibles sont localisées dans un hôtel de la ville où elles peaufinent leur plan. Les forces de l’ordre encerclent les lieux avec méthode. Cette fois encore, l’opération est menée sans échange de tirs ni résistance.

Trois nouveaux suspects sont arrêtés sur place : S. Bi B. G., T. Bi L. et T. A. Dans leur chambre d’hôtel, une seconde kalachnikov et 20 munitions sont retrouvées soigneusement dissimulées dans une armoire. Un quatrième complice est arrêté peu après dans le même périmètre. En moins de 48 heures, la Police Criminelle aura donc démantelé l’essentiel du groupe armé, saisi deux armes de guerre, récupéré un total de 38 munitions, et mis la main sur une moto utilisée pour les repérages.

Cette opération éclair, fruit d’une coordination étroite entre plusieurs brigades et de renseignements exploitables en temps réel, marque un tournant dans la lutte contre les réseaux criminels urbains.

Si la police a réussi à stopper net cette série noire, l’enquête reste ouverte afin de retrouver d’éventuels complices encore en cavale. Le calme est revenu, mais la vigilance reste de mise.

Jean Chresus, Abidjan