Côte d'Ivoire : Les puéricultrices appelées à des actions de proximité pour la Semaine mondiale de l'allaitement maternel lancée à l'Hopital Mère-Enfant de Bingerville
L’Hôpital Mère-Enfant Dominique Ouattara de Bingerville a accueilli, ce vendredi 1er août 2025, le lancement officiel de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel en Côte d’Ivoire. Un rendez-vous crucial pour rappeler que nourrir un enfant au sein, c’est bien plus qu’un acte maternel : c’est un enjeu de santé publique, un levier de développement et un investissement pour l’avenir.
Placée sous le thème évocateur « Prioriser l’allaitement, tisser des réseaux de soutien solides », cette édition a mobilisé le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, des ONG, des experts, des représentants ministériels et des puéricultrices. L’objectif est clair : faire de l’allaitement maternel exclusif une priorité nationale.
Le Dr Aka, du Plan National Multisectoriel de Nutrition (PNMN), a insisté sur les vertus du lait maternel :
« Le lait maternel, et notamment le colostrum, est une potion miracle. Il nourrit, protège, renforce le système immunitaire et participe au développement cognitif de l’enfant.»
Selon lui, la promotion de l’allaitement doit être intégrée dans les pratiques quotidiennes des professionnels de santé – pédiatres, sages-femmes, puéricultrices – mais aussi au sein des familles.
Pour la Professeure Evelyne Akaffou, cheffe du service pédiatrie de l’hôpital de Bingerville et formatrice nationale en puériculture, la situation reste préoccupante. L’enquête SMART 2020 révèle que seulement 25 % des nourrissons bénéficient d’un allaitement exclusif pendant les six premiers mois, loin des 60 % recommandés par l’OMS.
Les raisons de ce retard sont multiples : congé maternité longtemps insuffisant (désormais porté à six mois), absence d’espaces d’allaitement sur les lieux de travail, appréhensions esthétiques, douleurs post-césarienne, etc.
« Tout cela appelle des solutions pratiques, un accompagnement ciblé et surtout un engagement communautaire et institutionnel », a plaidé la pédiatre.
Mme Yao Toto, 2e vice-présidente de l’Association des Puéricultrices de Côte d’Ivoire (APUER-CI), a salué cette initiative nationale :
« Chaque goutte de lait maternel est un investissement dans la vie, un acte stratégique pour la santé publique. »
Elle a exposé les ambitions de l’association : renforcer la formation du personnel soignant, sensibiliser les communautés, créer des espaces d’allaitement dans les entreprises, et mener un plaidoyer pour des politiques plus protectrices des mères allaitantes.
Représentant la ministre Nassénéba Touré, marraine de la cérémonie, Dr Amétié Solange, directrice de la cellule médico-sociale du ministère de la Femme, a souligné l’importance du soutien collectif :
« Une mère ne peut allaiter seule. Elle a besoin d’un réseau solide : un conjoint compréhensif, des professionnels formés, une communauté bienveillante, des politiques audacieuses. »
Elle a également rappelé qu’aux États-Unis, chaque dollar investi dans l’allaitement génère 35 dollars de retombées économiques. Un exemple fort qui confirme que l’allaitement maternel est aussi un investissement économique national.
Tout au long de la semaine, des activités sont prévues à travers le pays : campagnes de sensibilisation, consultations gratuites, séances de formation, discussions communautaires… Le message est clair : l’allaitement maternel ne doit plus être une option, mais une évidence.
Chaque acteur est concerné : familles, employeurs, décideurs, leaders communautaires.
« En soutenant une mère qui allaite, c’est toute une nation que l’on nourrit », ont rappelé les intervenants.
Wassimagnon
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