Côte d'Ivoire : Marche du Fronc Commun (PPA-CI et PDCI), pour Habiba Touré, c'est une manifestation que le PPA-CI veut décisive
Habiba Touré
Depuis la localité de Laoudi-ba, dans la région du Gontougo, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a lancé un signal fort à l’approche de la présidentielle de 2025. Le samedi 2 août, la fédération locale du parti de Gbagbo a organisé sa rentrée politique dans une atmosphère militante surchauffée, marquée par la présence de Maître Habiba Touré, porte-parole nationale du parti et proche collaboratrice de Laurent Gbagbo.
Accueillie par une foule de militants venus des quatre coins de la sous-préfecture, l’avocate a effectué plusieurs visites protocolaires avant son intervention publique, notamment auprès de Madame le Sous-préfet Houedji Danielle épouse Cissé et du chef traditionnel des Koulangos, Sa Majesté Dagbolo Saye 1er. Ces rencontres ont précédé un discours aux accents juridiques et politiques assumés, qui a cristallisé les positions du PPA-CI sur les enjeux électoraux à venir.
Dans son allocution, Habiba Touré a déconstruit ce qu’elle qualifie de « fiction juridique » autour d’un éventuel quatrième mandat du président sortant, Alassane Ouattara. Pour elle, le cadre constitutionnel ivoirien ne souffre d’aucune ambiguïté : deux mandats présidentiels demeurent la limite autorisée par la loi fondamentale. Toute tentative de contourner cette disposition relève, selon ses mots, d’une entorse grave à l’esprit républicain. À ce sujet, elle a recouru à une image volontairement provocatrice, comparant l’insistance du pouvoir en place à celle d’un consommateur qui, malgré l’interdiction, persiste à vider des bouteilles sous prétexte de ne pas les compter.
Mais le cœur de son intervention était sans conteste centré sur la candidature de Laurent Gbagbo, qu’elle a défendue avec vigueur. Selon Maître Touré, l’ancien chef de l’État dispose de tous les droits civiques et politiques nécessaires pour concourir à nouveau, en tant que président d’un parti légalement constitué. Elle a balayé d’un revers les accusations d’inéligibilité liées à une prétendue radiation des listes électorales, dénonçant une mauvaise lecture, voire une manipulation délibérée, des textes juridiques par certains acteurs du pouvoir.
Au-delà des arguments constitutionnels, elle a évoqué la souffrance sociale et économique des populations rurales, notamment les producteurs d’anacarde confrontés à une mévente chronique. Ce désarroi des campagnes, selon elle, incarne l’échec patent des politiques publiques actuelles et justifie l’urgence d’un changement de cap. L’avocate a exhorté les militants à ne pas céder au découragement, les appelant à renforcer leur discipline et leur unité face aux intimidations et aux manœuvres de division.
Dans un appel final à la mobilisation, elle a placé la marche prévue pour le 9 août sous le signe d’un engagement républicain. Une manifestation que le PPA-CI veut décisive, tant pour la défense de la Constitution que pour la réaffirmation du droit de Laurent Gbagbo à porter l’alternance démocratique.
Entourée de plusieurs cadres du parti, dont Kaza Djah, Crizoa Anangaman, Depri Eric, Iro Monerou Yvette et Balo Germaine, Habiba Touré a fait de Laoudi-ba une nouvelle scène de la reconquête politique. Le Gontougo, terre de traditions et de luttes, s’est ainsi transformé, le temps d’un meeting, en carrefour stratégique du combat du PPA-CI pour la reconquête du pouvoir par les urnes.
Jean Chresus, Abidjan
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