Le présumé meurtrier (Ph Koaci)

Korhogo est en état de choc. Ce qui n’était qu’une disparition inquiétante s’est révélé être un massacre en série. D. S., marabout connu dans la région, vient d’avouer avoir tué au moins sept personnes. Pour de l’argent. Pour des motos. Pour du sang.

Tout démarre ce mardi 12 août 2025. À 11h54, la BRI reçoit un appel : Dagnogo Alamory est introuvable. La dernière fois qu’on l’a vu, il était avec un ami, D. M., et le fameux charlatan. Interrogé, D. M. balance : Alamory est parti en brousse avec D. S., mais seul le marabout est revenu. Quand il a demandé où était son ami, la réponse a été glaçante : « Il se lave. » Quelques minutes plus tard, il le voit creuser un trou… et prend la fuite.

Les flics foncent. Piste après piste, ils le localisent à Vavoua. Arrestation sans un mot. En salle d’interrogatoire, il nie… puis lâche : « Oui, je l’ai tué. » Un coup de houe. Un corps dissimulé sous des feuilles.

L’affaire bascule le lendemain. Une femme arrive à la BRI : son mari a disparu depuis trois mois, après avoir été vu avec le même charlatan. Confronté, il avoue encore. Ce corps-là avait déjà été retrouvé en juin sur la route de Ferké. Il manquait juste un nom.

Puis l’horreur prend toute son ampleur. D. S. crache une liste : Coulibaly Zietigui Zoumana, Koné Zie Moussa, Ouadraogo Ibrahim, Sangaré Mory, Ouattara Ngolo Souleymane, Ouattara Salimata… Tous morts. Tous abandonnés en brousse. Les familles les reconnaissent aux vêtements.

Les motivations ? « L’argent, les motos, les téléphones… et parfois le sang. » Zoumana : 250 000 francs CFA. Mory : 150 000 francs CFA.Et Salimata… un crime sordide : sang prélevé, parties intimes coupées, envoyées au Burkina Faso.

En quelques heures, Korhogo a découvert qu’elle vivait avec un tueur en série. Un marabout qui soignait le jour… et tuait la nuit. Aujourd’hui, il est au parquet. Mais les familles, elles, n’enterreront jamais vraiment l’horreur.

Jean Chresus, Abidjan