Côte d'Ivoire : Quand le mensonge numérique devient une arme de destruction sociale
Le présumé coupable (Ph Koaci)
À l’ère des réseaux sociaux, un simple clic peut transformer une rumeur en vérité supposée, et une réputation bâtie pendant des années peut s’effondrer en quelques heures. Les conséquences sont d’autant plus graves que l’anonymat relatif du web favorise la légèreté avec laquelle certains propagent des informations sans se soucier de leur véracité.
C’est ainsi qu’une trésorière d’association, jusque-là estimée et respectée, a vu son nom traîné dans la boue par un message circulant sur Facebook. Elle y était accusée de détournement de fonds, une charge lourde et infamante, qui, relayée massivement, aurait pu ruiner à jamais son image et sa crédibilité. Heureusement, la victime a immédiatement réagi en saisissant les autorités compétentes, notamment la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité, organe rattaché à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information.
L’enquête a permis de retrouver rapidement l’auteur de cette publication calomnieuse. Loin d’être un lanceur d’alerte, il s’agissait d’un simple internaute qui affirmait n’avoir fait que partager une « information » reçue d’un proche, sans prendre le temps de vérifier sa véracité. Pris de remords après confrontation aux preuves, il a fini par avouer son tort et présenter des excuses.
Mais si les regrets apaisent les victimes, la loi, elle, reste implacable. Le mis en cause a été déféré devant le parquet, poursuivi pour diffamation et atteinte à l’honneur, conformément aux textes en vigueur sur la cybercriminalité et aux dispositions du Code pénal. Un rappel sévère qu’internet n’est pas un espace de non-droit, et que la légèreté peut coûter cher.
Cet épisode montre à quel point la désinformation en ligne n’est pas une simple maladresse mais une véritable arme qui, entre de mauvaises mains, détruit des vies. L’affaire rappelle à chacun la responsabilité individuelle dans l’usage des réseaux sociaux : ce que l’on partage peut éclairer, mais peut aussi briser.
Jean Chresus, Abidjan
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