Cameroun : Les pertes liées à la corruption chutent de 96% en 2024, passant de 114 à 4 milliards de FCFA
Dieudonné Massi Gams, président de la CONAC (Ph)
Le Cameroun a enregistré une baisse spectaculaire des pertes financières liées à la corruption en 2024. Selon le rapport annuel de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) présenté le 27 août 2025 à Yaoundé, les détournements ont coûté seulement 4 milliards de FCFA à l'État, contre 114 milliards l'année précédente, soit une diminution remarquable de 96%.
Cette chute drastique de 110 milliards de FCFA a été saluée par le Révérend Dieudonné Massi Gams, président de la CONAC, lors d'une cérémonie réunissant des membres du gouvernement, des diplomates, des représentants de Transparency International, des acteurs juridiques et de la société civile.
Le président de la CONAC attribue ces résultats encourageants au renforcement de la traque et du recouvrement des fonds publics détournés, notamment grâce à l'action efficace du Tribunal Pénal Spécial et de la Société Nationale de Recouvrement de la Dette. Ces deux organismes se sont distingués par leur détermination dans la poursuite des responsables de détournements et la récupération des deniers publics.
Efficacité ?
Les calculs des préjudices financiers s'appuient sur les investigations menées par la CONAC, les verdicts du Conseil de Discipline Budgétaire et Financière, ainsi que les jugements du Tribunal Criminel Spécial, juridiction spécialisée dans les affaires de malversations impliquant les fonds publics.
Malgré ces avancées, le Révérend Massi Gams a dénoncé le manque de coopération de plusieurs ministères dans la lutte anticorruption. Selon le rapport 2024, les ministères de l'Administration territoriale, des Transports, de l'Eau et de l'Énergie, de l'Environnement et des Institutions religieuses, ainsi que le ministère de la Communication, opposent une résistance à la collaboration avec la CONAC.
Les experts déplorent également d'autres obstacles structurels, notamment la réticence à faire voter une loi anticorruption spécifique et l'application de l'article 66 de la Constitution concernant la déclaration des biens des responsables publics.
Alors que le Cameroun demeure régulièrement épinglé dans les classements mondiaux sur la corruption, cette révélation sur le manque de coopération de certains ministères fragilise l'image de transparence que le gouvernement souhaite projeter à l'international.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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