Ce vendredi 29 août 2025, la plateforme "Les Matinales LONACI Online.ci" a servi de cadre à un panel autour du thème : « La psychologie du parieur : de l’abstraction au gain ». Un sujet aussi sensible que stratégique, abordé par trois experts aux profils complémentaires. Il s'agit de Ninnin Fofana épouse Zadi, Cheffe de produits machines à sous et partenariats sous licence à la LONACI, Dr Parfait Touré, médecin, expert en santé mentale et fondateur de la start-up Yodan et Ousmane Nombro, chef de section évaluation et profil de carrière à la LONACI.

Ce panel a permis de décrypter le comportement du parieur ivoirien, les motivations psychologiques derrière l’acte de jeu, les risques d’addiction, mais aussi les efforts entrepris par la LONACI pour instaurer un jeu humain, encadré et responsable.

Ninnin Fofana épouse Zadi a ouvert le débat en rappelant que le jeu est bien plus qu’un simple divertissement ou un acte mécanique.

« Jouer, c’est espérer, rêver, vibrer… mais aussi risquer. Qui parle de jeu, parle d’abord d’abstraction, de quelque chose qu’on ne voit pas, mais qu’on espère », a-t-elle souligné.

Selon elle, le parieur entre d’abord dans un état d’excitation mentale, alimenté par l’illusion du gain. Ensuite vient l’acte de jeu, puis l’attente du résultat, avec son lot d’émotions : stress, adrénaline, espoir, parfois déception.

La LONACI, précise-t-elle, accompagne le joueur tout au long du processus : avant (via les campagnes d’information), pendant (avec des règles claires) et après (avec un accueil gagnant ou un soutien moral en cas de perte).

Le Dr Parfait Touré a, pour sa part, mis en lumière la psychologie profonde du joueur, en distinguant deux grandes catégories, notamment, les joueurs par plaisir, qui jouent modérément pour se distraire et ceux motivés par un besoin urgent de changement, souvent sans budget défini.

« Le joueur entre dans un état d’optimisme extrême. Il ne pense pas à la perte. Cela peut entraîner des désillusions fortes et affecter la santé mentale. »

Selon lui, le début de l’addiction se détecte lorsque le joueur augmente son temps passé à jouer et ses mises, jusqu’à y consacrer une part importante de sa journée et de ses ressources.

Il évoque également le rôle fondamental de la culture, du mimétisme social, du contexte économique difficile, autant de facteurs qui influencent la propension au jeu. 

Mme Zadi a dressé un portrait riche et nuancé des profils de joueurs ivoiriens, influencés par le niveau de revenu, la culture, la passion ou encore la tradition familiale. Selon elle, il y a des parieurs occasionnels, attirés par les grosses cagnottes, des parieurs réguliers, misant quotidiennement de petits montants, des gros parieurs, jouant pour le plaisir avec des moyens conséquents et des parieurs parrainés, souvent initiés par le réseau familial ou amical.

Elle a également insisté sur la diversité des produits de la LONACI (PMU, Casino Cash, cartes à gratter, jeux en ligne...), chacun conçu pour répondre aux attentes spécifiques des différents profils.

Pourquoi les jeux sont-ils interdits aux moins de 18 ans (21 ans pour le casino en ligne) ?

Mme Zadi et Dr Touré s’accordent sur l’importance d’un âge de responsabilité et de maturité psychologique, mais aussi sur la nécessité de protéger les mineurs dont les ressources financières sont souvent dépendantes.

« Ce sont des jeux d’argent. En dessous de 18 ans, on suppose que l’argent provient de l’entourage. Ce serait irresponsable de les exposer à ces risques », précise le Dr Touré.

Selon le Dr Touré, l’addiction s’installe progressivement : Pré-addiction : augmentation du temps de jeu, fixation mentale, excitation constante, addiction modérée : dépenses croissantes, perte de contrôle et l'adiction confirmée : incapacité à s’arrêter, isolement, endettement, dépression.

La LONACI, via ses points de vente physiques et plateformes digitales, dispose de mécanismes d’alerte. Il s'agit de la détection par les vendeurs formés, la réclamations de familles, la limitations automatiques en ligne (plafond de mises, alertes de temps).

« En cas de comportement pathologique, le joueur est orienté vers une prise en charge professionnelle entièrement financée par la LONACI, » affirme Mme Zadi.

Le Dr Touré a présenté Yodan, sa start-up qui propose une plateforme digitale de consultation en santé mentale, intégrant, un centre d’écoute anonyme, des consultations en ligne, des tests d’auto-évaluation de l’addiction, un suivi psychologique discret, adapté au contexte culturel ivoirien.

« L’objectif est de lutter contre la stigmatisation liée à la santé mentale et d’offrir un outil pratique de prévention », explique-t-il. 

Ousmane Nombro a rappelé que le parieur est au cœur de la mission de la LONACI, avec une politique de jeu responsable, encadrée par la formation des vendeurs, la détection des comportements à risque, une volonté de préserver le joueur sur le long terme.

« Mieux vaut un joueur responsable que perdu », résume-t-il.

La LONACI s’illustre d’ailleurs par son engagement concret par une caravane nationale de sensibilisation a été organisée récemment, une certification internationale niveau 2 en jeu responsable a été obtenue. L’entreprise est en voie de décrocher le niveau 3, une première sur le continent.

Le Dr Touré a formulé plusieurs suggestions pour renforcer encore la protection des joueurs. Il à proposé, la collecte de données sur les comportements de jeu, pour une meilleure analyse, l'affichage visible des risques dans les points de vente, au même niveau que la publicité, la prise en charge systématique des cas d’addiction, via des partenariats avec des structures spécialisées.

Ce panel a permis de lever le voile sur les mécanismes mentaux du parieur, mais aussi de saluer l’effort de régulation et d’accompagnement mis en œuvre par la LONACI.

Oui, le jeu est une source d’émotions, d’adrénaline et parfois d’illusion. Mais grâce à une approche basée sur la psychologie, la prévention et la transparence, il peut rester un loisir sain et maîtrisé, au service du rêve et non de la dépendance.

Wassimagnon