Côte d'Ivoire : Corruption dans les DRENA, magouilles dans les CAFOP..., Mariatou Koné met sévèrement en garde leurs auteurs
C’est dans un climat à la fois solennel et chargé d’espoir que la ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Professeure Mariatou Koné, a présidé la traditionnelle réunion de rentrée scolaire. Cet événement symbolique, véritable moment de retrouvailles de la grande famille de l’éducation ivoirienne, s'est déroulé au Lycée technique d'Abidjan et marque le coup d’envoi officiel de l’année scolaire 2025-2026.
Dans un discours dense, à la fois bilan, feuille de route et mise en garde, la ministre a rappelé les nombreux progrès enregistrés, tout en dénonçant sans détour les dérives persistantes qui entachent la qualité de l’école ivoirienne.
Professeure Mariatou Koné s’est réjouie des performances scolaires en hausse enregistrées ces dernières années, ainsi que de la baisse significative des cas de fraude aux examens nationaux. Le CEPE, le BEPC et le baccalauréat 2025 ont affiché des résultats encourageants, fruits de la mise en œuvre progressive des recommandations issues des États généraux de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation.
Elle a salué l’engagement collectif de tous les acteurs, enseignants, encadreurs, fondateurs d’établissements, syndicats, parents d’élèves et remercié les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, l’UNESCO, l’UNICEF, l’UNFPA, la KOICA, la Fondation Jacob et les ambassades impliquées dans le projet CLEF (Compétences pour l’Employabilité et la Formation).
Malgré ces avancées, la ministre a dénoncé les disparités régionales en matière de performance scolaire. Certains établissements ont obtenu zéro admis au BEPC ou au baccalauréat. Une situation jugée "inacceptable" par la ministre, qui y voit une atteinte au principe d’équité de l’éducation.
"Chaque enfant ivoirien, qu’il soit dans le privé ou le public, en zone urbaine ou rurale, doit avoir droit à une éducation de qualité", a-t-elle martelé.
La partie la plus marquante de son intervention reste sans doute sa série de mises en garde sévères. La corruption dans les DRENA. Selon elle, des agents continuent de demander illégalement de l’argent pour les transferts d’élèves, des inscriptions frauduleuses se font dans les CAFOP car des "élèves-maîtres" non admis au concours sont intégrés de façon illégale. Des cotisations forcées, à l'en croire certains directeurs de CAFOP font cotiser les stagiaires pour des fêtes de fin d’année. Manipulation des affectations, la ministre a dénoncé le fait que des responsables se livrent à des pratiques de détournement de dossiers scolaires. Enfin des postes vacants sont dissimulés, elle a mentionné que certains directeurs régionaux ne déclarent pas tous les postes vacants, en complicité avec d’autres acteurs.
"Ceux qui ne respecteront pas les consignes, quel que soit leur rang, subiront la rigueur de la loi", a prévenu la ministre, rappelant que des sanctions ont déjà été prises et que d’autres suivront à la rentrée.
Plusieurs mesures concrètes et innovations ont été annoncées pour cette nouvelle année scolaire, dont la création de 26 nouvelles circonscriptions pour renforcer l’encadrement pédagogique de proximité, la formation en langue des signes et en braille de 508 enseignants pour une école plus inclusive, la généralisation des classes de préscolaire dans les écoles primaires publiques, la mise en œuvre de contrats d’objectifs et de performance (COP) dans 10 établissements publics (EP) et 400 collèges, la restauration des prix du meilleur enseignant du primaire et du secondaire, l'inscription en ligne obligatoire pour les élèves-maîtres des CAFOP et la suppression des cotisations exceptionnelles aux COGES, compensée par une subvention étatique de 18,4 milliards de francs CFA.
L’année scolaire 2025-2026 sera placée sous le thème : "L’éducation de qualité, levier de transformation durable de la Côte d’Ivoire."
Ce thème, selon la ministre, constitue un appel fort à l’action, à l’engagement collectif et à la responsabilité de tous les acteurs de la société ivoirienne.
À quelques semaines de l’élection présidentielle, la ministre a insisté sur la nécessité de préserver l’école de toute instrumentalisation politique : "L’école n’a pas de couleur politique. C’est un bien collectif qui doit être protégé, quels que soient nos choix et convictions."
En conclusion, la ministre a réaffirmé sa détermination à bâtir un système éducatif performant, équitable, inclusif et rigoureux. Elle a lancé un appel à tous les membres de la communauté éducative pour accélérer la transformation en cours, tout en éradiquant les comportements nuisibles à la réputation et à la performance de l’école ivoirienne.
"Non à la fraude, non à la tricherie, oui à l’excellence. L’éducation est le socle de notre développement, elle mérite notre engagement total", a-t-elle conclu.
Wassimagnon
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Le poisson pourrit tjr par la tête. Charité bien ordonnée commence par soi même. De continuer ?
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