Cameroun : Arrestation de deux dirigeants camerounais-américains pour financement du conflit séparatiste
Diaspora camerounaise aux USA (Ph)
Les autorités judiciaires américaines ont procédé vendredi 5 septembre à l'arrestation de Benedict Nwana Kuah et Pascal Kikishy Wongbi, deux citoyens américains originaires du Cameroun. Ces derniers font face à des accusations graves liées au financement et à la coordination d'activités terroristes dans leur pays d'origine.
Selon les informations communiquées par le département de la Justice américain, les deux hommes ont été interpellés dans le Minnesota avant de comparaître devant un tribunal fédéral dans l'après-midi de vendredi.
Accusations de coordination d'activités terroristes
Le procureur fédéral Matthew Galeotti a précisé que les prévenus sont soupçonnés d'avoir établi une base opérationnelle sur le territoire américain dans le but de financer et de coordonner des activités criminelles au Cameroun, notamment des enlèvements, des attentats à l'explosif et des assassinats.
L'enquête révèle que les deux suspects occupaient des postes de direction au sein des Forces de défense d'Ambazonie, une organisation militante cherchant à établir un territoire indépendant dans les régions camerounaises anglophones.
Transferts financiers pour l'achat d'armements
Les documents judiciaires indiquent que depuis 2017, les accusés auraient acheminé des sommes importantes vers le Cameroun pour l'acquisition d'armes et d'explosifs. Ces fonds auraient servi à organiser des opérations ayant causé des victimes civiles, des blessés et des prises d'otages.
Joseph Thompson, procureur fédéral du Minnesota, a souligné que son État ne saurait tolérer d'être utilisé comme point de départ pour des activités violentes à l'étranger. Une audience concernant leur maintien en détention est prévue dans les prochains jours.
Pour rappel, depuis 2016 les deux régions du Nord-ouest et du sud-ouest majoritairement peuplées des camerounais d’expression anglaise, sont ravagées par une crise anglophone. Les tensions avaient initialement émergé suite à la répression gouvernementale de manifestations pacifiques organisées par la des enseignants et avocats.
Le conflit a pris une tournure particulièrement meurtrière. Les populations civiles se retrouvent prises entre les forces gouvernementales et les groupes séparatistes, subissant les exactions des deux parties selon les organisations internationales.
L'International Crisis Group estime que plus de 6 000 personnes ont perdu la vie dans ce conflit, tandis que plus d'un million d'habitants ont été contraints de quitter leur domicile pour fuir les violences. Les Nations Unies et diverses ONG internationales documentent régulièrement les violations des droits humains commises dans cette région en proie à l'instabilité.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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