Togo : Réactions après la délocalisation d'une session du Parlement de la CEDEAO au Nigeria
Mme Memounatou Ibrahima, la présidente du Parlement de la CEDEAO (ph)
Des acteurs politiques togolais se prononcent sur la nouvelle portant sur la délocalisation au Nigeria de la deuxième session extraordinaire de l’année 2025 du Parlement de la CEDEAO initialement prévue du 20 au 28 septembre 2025 à Lomé au Togo.
La primeur de la nouvelle a été révélée le 09 Septembre par le député du Sénégal et du Parlement de la CEDEAO, Guy Marius Sagna, dans une publication sur sa page Facebook.
Selon le député Sagna, un message reçu du Parlement de la CEDEAO révèle qu’« (…) en raison de circonstances indépendantes de notre volonté, le deuxième séminaire parlementaire ainsi que la deuxième session extraordinaire de l’année 2025 du Parlement de la CEDEAO, initialement prévus à Lomé, en République togolaise, se tiendront désormais à Abuja, en République fédérale du Nigeria ».
Réactions
Si la délocalisation de la session du Parlement régional fait l’objet de débats et de commentaires au Togo à un moment où les jeunes blogueurs et artistes regroupés au sein du Mouvement du 6 juin (M66) ne cessent de donner la voie pour un renouveau démocratique, une liberté d’expression et une meilleure gestion du pays, certains acteurs de la classe politique ont brisé le silence pour se prononcer sur cette nouvelle.
C’est le cas de la députée de l’opposition Mme Kafui Adjamagbo Johnson, qui dans une publication, voit en la relocation de la rencontre parlementaire régionale comme une tentative pour le gouvernement de maquiller des réalités dans le pays.
En ce sens, Adjamagbo a écrit que « Changer le lieu d’une réunion ne change rien à la réalité d’un pays. Le gouvernement tente de maquiller sa panique en déplaçant la session de la CEDEAO à Abuja pendant que la jeunesse togolaise résiste à Lomé. Mais la vérité, elle, reste têtue… ». Tout en s’interrogeant sur le réel motif de la délocalisation de la session parlementaire de la CEDEAO, l’élue du peuple togolais a assuré que « Pour ma part, je suis et reste au service du peuple en lutte, pour un Togo démocratique et prospère, pour une Afrique de l’Ouest souveraine, juste et solidaire ».
En joignant sa voix à la première, un ancien député de l’opposition, Gerry Taama, a avoué se poser lui-même des questions sur la délocalisation de la session du Parlement de la CEDEAO mais a fait savoir que « Tant qu'on sera dans cette affaire de 5ème République, les gens n'ont qu'à nous boycotter ».
Quant au député Sagna du Sénégal, il a vivement critiqué la CEDEAO condamnant sa décision de délocaliser sa session parlementaire hors de Lomé. Après avoir estimé que « Déplacer les lieux de réunion ne peuvent déplacer les questions, Sagna a exprimé sa ferme conviction qu’une Afrique de l’Ouest différente est non seulement possible, mais nécessaire : une Afrique de l’Ouest souveraine, démocratique, juste et prospère.
De leur côté, des activistes estiment que la délocalisation de la session du parlement régional font un parallèle avec le report de la conférence du groupe MANSSAH, prévue en fin juin dernier à Lomé et qui a finalement été reportée pour cause des manifestations.
Rappelons qu’en marge du programme initial du Parlement de la CEDEAO de tenir sa session à Lomé, les contestataires du M66 ont prévu de tenir une manifestation le 20 septembre 2025 en vue d’interpeller l’organisation régionale sur son inaction, mais aussi réclamer l’abandon de la Constitution de la 5e République, laquelle a instauré un régime parlementaire au Togo avec des particularités qu’ils jugent anti-démocratiques.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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