Cameroun-France : Un réseau d'arnaqueurs camerounais tombe pour une fraude artistique colossale de 459 millions de FCFA
Selon Le Parisien, dix ressortissants du Cameroun viennent d'être sanctionnés par la justice française pour une escroquerie sophistiquée ciblant les amateurs d'art africain.
Le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a rendu son verdict ce mercredi concernant une affaire d'escroquerie d'envergure impliquant dix citoyens camerounais. Ces derniers ont orchestré une arnaque complexe autour de l'art africain, causant un préjudice financier estimé à 700 000 euros (459 169 900 FCFA), rapporte Le Parisien.
Les peines prononcées s'échelonnent de 120 jours-amende à 8 euros jusqu'à 30 mois d'emprisonnement avec sursis, assortis d'une amende de 60 000 euros (39 357 420 FCFA) pour le principal condamné. Ce dernier fait face à des accusations de « travail dissimulé » et « blanchiment aggravé » après avoir encaissé 257 000 euros (168 580 949 FCFA) d'une victime dupée, lit-on dans Le Parisien.
Fait notable : la circonstance aggravante de bande organisée n'a finalement pas été appliquée lors des délibérations de juillet dernier.
Stratégie d'approche raffinée
Toujours selon le journal français, l'enquête de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), débutée en 2022, a mis au jour un modus operandi particulièrement élaboré. Les malfaiteurs utilisaient des « rabatteurs » positionnés stratégiquement près des brocantes et des galeries spécialisées, notamment rue de Seine dans le 1er arrondissement parisien, pour identifier leurs cibles.
Le colonel Hubert Percie du Sert, responsable de l'OCBC, explique au Parisien : « Ils font miroiter une véritable plus-value. Et les victimes y voient l'opportunité de faire des placements d'argent en acquérant des biens culturels. »
Pour renforcer leur crédibilité, les escrocs déployaient plusieurs subterfuges : Production de faux certificats prétendument émis par les autorités camerounaises ou l'Unesco ; Invention d'un mystérieux collectionneur américain fortuné, censé être prêt à investir massivement dans les collections proposées.
Ces éléments servaient à convaincre les collectionneurs de l'authenticité et de la valeur potentielle des œuvres supposément conservées dans des villages camerounais.
Piège financier
Une fois l'hameçon mordu, les victimes entraient dans ce que Hubert Percie du Sert qualifie de « véritable engrenage ». « On leur demande une première somme pour faire sortir la collection du territoire, une autre pour le transport, le stockage etc. À chaque opération, il y a une demande d'acompte qui se fait sur un compte tiers avec de l'argent qui transite jusqu'en Afrique », détaille-t-il au Parisien.
L'issue était invariablement décevante : les rares objets effectivement livrés s'avéraient être des « copies récentes qui ne sont absolument pas authentiques et dont la valeur marchande est minime », selon l'expertise judiciaire.
Une victime a confié lors de l'audience de juillet : « Au final, c'est une espèce de parcours où l'on nous amène à dépenser de plus en plus d'argent. » Cette personne obtiendra le remboursement de 37 000 euros de la part de ses deux arnaqueurs.
Cependant, tous les prévenus n'ont pas été reconnus coupables d'escroquerie. Maître Ivan Itzkovitch, défenseur de l'un d'eux, soutient que « Mon client n'a escroqué personne, ce sont ceux qui ont acheté les œuvres qui ont fait des mauvaises affaires », établissant une distinction entre vente décevante et tromperie caractérisée.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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