Togo : Le Procureur se prononce sur les arrestations de Gnakade et d'Aamron
Dame Marguerite Gnakadé et Aamron (ph)
L’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, est inculpée et placée sous mandat de dépôt suite à une enquête ouverte par la police judiciaire. Pendant ce temps, l’artiste engagé Tchala Essowè Narcisse, alias Aamron, est inculpé entre autres des chefs d’incitation au soulèvement contre l’autorité de l’État, diffusion de fausses nouvelles et est placé sous contrôle judiciaire.
La lumière sur le développement de ces deux affaires a été faite le samedi 20 septembre 2025 par le Procureur de la République, Mawama Talaka, à la télévision nationale TVT.
Dans sa déclaration, le Procureur Talaka a accusé d’une part l’ancienne ministre des Armées d’« incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat, publication de fausses nouvelles de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées, trouble aggravé à l’ordre public et entrave au bon fonctionnement de la justice » et d’autre part l’artiste Aamron d’« incitation au soulèvement contre l’autorité de l’Etat, outrage envers les représentants d’autorité publique et diffusion de fausse nouvelles ».
Cas Gnakade
En ce qui concerne dame Gnakade qui a été arrêtée le mercredi 17 septembre 2025 à son domicile à Lomé, le Procureur de la République a déclaré que l’ancienne ministre est placée sous mandat de dépôt et que « l’information ainsi ouverte sera conduite par le juge d’instruction en stricte conformité avec le code de procédure pénale ».
Les charges portées contre Gnakade vont d’une incitation à la révolte contre l’autorité de l’État, diffusion de fausses informations susceptibles d’ébranler la discipline et le moral des armées, trouble aggravé à l’ordre public et obstruction au bon fonctionnement de la justice.
L’ancienne ministre des Armées est devenue ces derniers mois l’une des voix les plus critiques du régime en place et a plaidé pour un renouveau démocratique dans le pays.
Cas Aamron
À l’issue de sa présentation devant un juge d’instruction le 19 septembre 2025, Aamron a été placé sous contrôle judiciaire. Interpellé le vendredi dernier à Lomé, l’artiste engagé a été libéré dans la soirée du même vendredi.
Il est révélé qu’au cours des mois de juillet à septembre 2025, Aamron a rencontré à plusieurs reprises dame Gnakadé. Durant cette période, celle-ci s’est livrée à des appels incitant l’armée au soulèvement contre l’autorité de l’État. A en croire le Procureur, l’information judiciaire se poursuit « en stricte conformité des dispositions du code de procédure pénale ».
Selon le parquet, les contacts réguliers entre Tchala Essowè et dame Gnakadé laissent entrevoir une implication dans une dynamique subversive. L’artiste engagé a été déjà interpellé une première fois le 26 mai 2025 pour outrage envers les représentants de l’autorité publique et diffusion de fausses nouvelles.
Les deux arrestations ont suscité une vague de réactions au sein de plusieurs partis et organisations et une partie de l’opinion publique qui dénoncent un « procès politique » et exigent la libération non pas seulement des personnes interpellées mais aussi de tous les détenus politiques.
Soulignons que les charges retenues contre dame Marguerite Gnakadé et l’artiste engagé Aamron interviennent dans un contexte sociopolitique marqué par des contestations de la nouvelle Constitution qui instaure un régime parlementaire au Togo.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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