Palais de l'Unité (palais présidentiel) à Yaoundé(Ph)

À l'approche du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, le paysage politique camerounais suscite des réactions contrastées. Entre les analyses des acteurs politiques et les exhortations des autorités religieuses, le débat s'intensifie autour des enjeux de cette élection déterminante pour le Cameroun.

Biya annoncé favori

Selon Banda Kani, dirigeant du Nouveau Mouvement Populaire (NMP), le président Paul Biya est le candidat le mieux positionné dans cette course à la magistrature suprême. Dans une déclaration qui circule largement sur les réseaux sociaux, le leader politique estime que l'analyse des forces en présence permet d'identifier clairement le chef de l'État sortant comme le concurrent ayant les meilleures chances de succès.

Le président du NMP va plus loin en affirmant que le principal défi du président sortant serait finalement lui-même. Selon Banda Kani, les difficultés structurelles auxquelles fait face une partie de l'opposition camerounaise est un signe précurseur de l’échec qui se dessine. Il considère que le ralliement de certains opposants derrière des figures comme Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary témoigne des limites actuelles des forces alternatives au pouvoir en place.

L'Église catholique réclame la transparence

De son côté, Mgr Lontsie Keune, évêque du diocèse de Bafoussam (Ouest), adopte une posture différente en mettant l'accent sur les exigences démocratiques. Lors d'une homélie prononcée dans la localité de Bansoa, le prélat a demandé l'organisation d'un débat télévisé réunissant les douze candidats en lice.

Pour l'homme d'Église, cette confrontation publique constitue le meilleur moyen pour les électeurs d'évaluer concrètement les propositions de chaque postulant.

Mgr Lontsie Keune n'hésite pas à puiser dans les Écritures pour illustrer son propos. Il évoque les figures de Samuel, Saül et David, soulignant que chacun a exercé son leadership à son époque avant de céder la place. Reprenant les mots d'un archevêque d'Abidjan, il rappelle qu'« il faut savoir partir », tout en précisant que l'Église ne désigne aucun candidat spécifique.

Le prélat encourage vivement la participation massive au scrutin sur l'ensemble du territoire national, appelant les citoyens à protéger l'intégrité de leur vote. Son message s'adresse également aux institutions électorales : Elecam et le Conseil constitutionnel. Il leur demande de respecter leur mission avec honnêteté, rappelant aux chrétiens parmi eux les valeurs de leur baptême et l'importance de la vérité.

L'évêque de Bafoussam conclut son intervention par un appel à l'unité nationale et à l'égalité. Il affirme que le Cameroun n'appartient à personne en particulier et qu'il n'existe ni « super Camerounais » ni « sous Camerounais ». Tous les citoyens, insiste-t-il, possèdent les mêmes droits et les mêmes devoirs, notamment celui de participer activement à la construction démocratique du pays.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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