Cameroun Politique
 
Cliquez pour agrandir l'image  
Cameroun : Réélection de Biya, silence embarrassant des grandes puissances Tchiroma compare avec la crise ivoirienne de 2010
 

Cameroun : Réélection de Biya, silence embarrassant des grandes puissances Tchiroma compare avec la crise ivoirienne de 2010

 
 
 
 6504 Vues
 
  0 Commentaire(s)
 
 Il y a 1 mois
 
 
 
 
 
© Koaci.com - jeudi 30 octobre 2025 - 08:51

Alors que le Conseil constitutionnel camerounais a proclamé la réélection de Paul Biya pour un huitième mandat, les principales puissances mondiales observent un silence qui contraste avec les félicitations habituellement adressées aux chefs d'État fraîchement réélus.


Trois jours après l'annonce officielle des résultats le 27 octobre 2025, ni les États-Unis, ni la Chine, ni l'Union européenne encore moins la Russie, n'ont félicité le président camerounais. La France, partenaire historique du Cameroun, s'est contentée d'une formule diplomatique minimaliste. « La France a pris note de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle par le Conseil constitutionnel le 27 octobre 2025 », indique sobrement la déclaration du porte-parole du ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 29 octobre 2025. Aucun mot de félicitation, aucune expression de satisfaction. Une retenue qui en dit long sur l'embarras des chancelleries occidentales.


Cette absence de réaction des grands acteurs internationaux tranche avec l'empressement habituel qui suit généralement les scrutins présidentiels, même dans des contextes controversés. Le silence des capitales occidentales et asiatiques constitue un signal politique fort, suggérant des réserves profondes sur la régularité du processus électoral camerounais.


Cercle restreint de la CEMAC


Hors Cemac, le président djiboutien a été parmi les premiers à exprimer ses « chaleureuses félicitations » à son homologue camerounais.


À l'inverse, les félicitations sont venues rapidement des pays voisins membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Le Tchad, le Gabon, le Congo, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine ont également salué sa réélection. Ces messages de soutien, prévisibles au sein de l'espace CEMAC où prévalent souvent des logiques de solidarité régionale, ne parviennent pas à masquer l'isolement diplomatique relatif dans lequel se trouve désormais Paul Biya.


Cette division géographique dans les réactions internationales dessine une cartographie claire : d'un côté, un soutien régional de principe, de l'autre, une prudence manifeste des puissances qui comptent sur l'échiquier mondial. Le contraste est d'autant plus frappant que certains de ces pays africains qui félicitent Biya sont eux-mêmes dirigés par des régimes aux pratiques démocratiques questionnées.


Situation inédite, doutes sur la légitimité internationale du scrutin


Le silence prolongé des grandes puissances constitue un fait inédit dans l'histoire politique récente du Cameroun. Même lors des précédentes réélections controversées de Paul Biya, les messages de félicitations, parfois embarrassés mais toujours présents, finissaient par arriver des chancelleries occidentales. Cette fois, la retenue diplomatique semble durable et coordonnée.


 

Cette prudence internationale, couplée à une contestation intérieure qui refuse de s'éteindre, place le régime camerounais dans une position inconfortable. Sans la validation implicite des grands acteurs mondiaux, la légitimité d'un huitième mandat se trouve fragilisée sur la scène internationale, même si le pouvoir conserve le contrôle des institutions nationales.


Le Secrétaire général de l’Onu a également pris note de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle tenue au Cameroun le 12 octobre. Il a dit être profondément préoccupé par la violence post-électorale et par les informations faisant état de l’usage excessif de la force. Le patron de l’Onu a déploré les pertes en vies humaines et les blessés parmi les manifestants et les forces de sécurité, et adresse ses condoléances aux familles des victimes.


Tchiroma maintient la pression et promet une escalade


Sur le plan intérieur, l'opposant Issa Tchiroma Bakary refuse de reconnaître les résultats et appelle à poursuivre la contestation. "Seule votre détermination les fera partir, la peur ne nous arrêtera pas. Cette année, nous avons une opportunité unique de dire 'trop c'est trop'", a-t-il lancé à ses partisans dans une déclaration sur Meta.


L'ancien ministre devenu opposant dénonce une « fraude électorale orchestrée » et établit un parallèle avec la crise ivoirienne de 2010. À l'époque, le Conseil constitutionnel ivoirien avait proclamé le président sortant Laurent Gbagbo vainqueur, malgré les contestations internationales qui reconnaissaient la victoire d'Alassane Ouattara. « En 2010, chez nos voisins, le Conseil constitutionnel avait proclamé le président sortant vainqueur et celui-ci avait même prêté serment. Mais le Conseil constitutionnel était alors considéré comme partisan et inféodé au pouvoir. Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation similaire », affirme Tchiroma.




Cette comparaison sous-entend que le Conseil constitutionnel camerounais serait, comme son homologue ivoirien en 2010, un instrument au service du pouvoir en place. Tchiroma va plus loin en menaçant directement le régime : « Vous avez Tchiroma en face de vous ; votre impunité touche à sa fin. Faire couler le sang du peuple fut une grave erreur. » Il reproche au pouvoir d'avoir rejeté sa main tendue pour une « sortie honorable » et annonce qu'une « troisième étape » du combat est imminente.


 


Ce silence de grandes puissances évoluera-t-il vers une reconnaissance progressive et résignée, ou marquera-t-il le début d'un isolement plus profond du régime de Yaoundé ? La « troisième étape » annoncée par Issa Tchiroma et l'attitude des puissances étrangères détermineront les prochains développements de cette crise post-électorale qui secoue le Cameroun.




-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
RESTEZ CONNECTÉ
 
En téléchargeant l'application KOACI.
  
 
 

SONDAGE

Côte d'Ivoire : CAN 2025, êtes-vous satisfaits de la liste des 26 joueurs retenus par Faé ?
 
 
   + Voir les resultats
 
 
DERNIER SONDAGE
 
Côte d'Ivoire : Mondial 2026 , le groupe des éléphants avec l'Allemagne, l'Equateur e...
 
2995
Oui
72%  
 
1070
Non
26%  
 
122
Sans avis
3%  
 
 
 
 
 
 
 
  0 Commentaire(s)
Cameroun : Réélection de Biya, silence embarrassant des grandes puissances Tchiroma compare avec la crise ivoirienne de 2010
 
 
Veuillez vous connecter pour commenter ce contenu.
 
Votre avis nous intéresse.
 
 
 
Soyez le premier à commenter cet article
 
 
 
 
 
Divertissements
 
 
 
 
Réseaux sociaux
 
+164k
+110,7k
 
Pays
 
 
 
 
Télécharger l'application KOACI
 
   
NOUS CONTACTER
 
contact@koaci.com
koaci@yahoo.fr
+225 07 08 85 52 93
 
 
NEWSLETTER
 
Restez connecté via notre newsletter