Le jeudi 30 octobre 2025, Nady Bamba Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo, a effectué une visite remarquée à Abié, dans la région d’Adzopé. Au foyer des jeunes du village, elle a tenu un discours vibrant empreint d’espoir, d’unité et de foi en l’avenir, destiné à redonner courage à des populations parfois découragées par le climat politique actuel.

« On sait que vous êtes découragés. Mais je suis venue vous apporter l’espoir. Ils vous ont dit “stop”, mais le président Laurent Gbagbo dit : “Avancez !” Ce n’est pas fini, contrairement à ce que vous pensez », a-t-elle lancé sous les applaudissements.

Abordant la récente interview de Laurent Gbagbo, dans laquelle l’ancien chef d’État a évoqué son retrait progressif de la vie politique active, Nady Gbagbo a tenu à clarifier les choses.

« Certains ont mal interprété ses propos. Le président Gbagbo ne se retire pas par dépit. Depuis 2021, il a annoncé vouloir préparer une transition ordonnée, pour éviter le désordre qui avait suivi son départ du FPI. Il veut passer le flambeau dans la sérénité, sans abandonner la lutte », a-t-elle expliqué.

Rappelant l’attachement de Laurent Gbagbo à la légalité et à la stabilité, elle a souligné: « En 2000, lorsqu’il était président, la Constitution l’empêchait de diriger un parti politique. Il s’était donc retiré du FPI par respect pour la loi. Mais après son arrestation et sa déportation à la CPI, les divisions ont commencé. C’est par sens des responsabilités qu’il a accepté, à son retour, de fonder un nouveau parti et de le remettre sur pied. »

Elle a précisé que l’ancien président avait demandé en 2021 « un mandat unique de cinq ans » à la tête du PPA-CI, jusqu’à ses 85 ans, avec l’intention de se retirer progressivement.

« Ce mandat, disait-il, serait le dernier. Mais il a aussi affirmé : “Je ferai de la politique jusqu’à ma mort, car c’est ma vie.” Cela signifie qu’il restera un militant de base, fidèle à ses convictions et à son peuple », a ajouté Nady Gbagbo.

Dans un ton plus personnel et émouvant, Nady Gbagbo a évoqué la situation des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire.

« Je sais ce que c’est que la prison. Chaque fois qu’un de nos camarades est arrêté, je ressens la même douleur. En venant ici, je suis passée devant la MACA et j’ai pensé à Blaise Lasm, Dahi Nestor et tous les autres », a-t-elle confié.

Elle a exhorté les militants à rester solidaires de leurs camarades incarcérés : « Ne les oubliez pas. Appelez leurs familles, soutenez-les, priez pour eux. C’est cela, la vraie fraternité militante. Ces épreuves, Dieu les transforme souvent en bénédictions. Ils sortiront plus forts. »

Pour conclure, Nady Gbagbo a relayé un message fort de Laurent Gbagbo sur la nature même de l’engagement politique.

« Le président dit toujours : “Si tu veux faire de la politique, il faut d’abord aimer l’homme. Si tu n’aimes pas l’homme, quitte la politique.” Aimons-nous, restons unis, ne tombons pas dans la haine ni la division », a-t-elle exhorté.

Elle a insisté sur la nécessité d’un débat politique digne et respectueux : « Le président Gbagbo vous demande de ne pas insulter nos adversaires, même s’ils se font appeler moutons. Et de ne pas accepter qu’on vous traite de chiens. Nous sommes des humains, des Ivoiriens, et nous devons être fiers de l’être. »

À travers cette visite et ce discours, Nady Gbagbo a voulu transmettre un message d’espérance à un peuple encore marqué par les blessures politiques et sociales des dernières années.

« Ce n’est pas fini. La Côte d’Ivoire a encore un avenir à construire, ensemble », a-t-elle conclu, sous les applaudissements nourris d’une foule conquise.

Wassimagnon