Le candidat à l'élection présidentielle camerounaise du 12 octobre, Issa Tchiroma Bakary, a demandé trois jours consécutifs de villes mortes, dans un contexte de tensions post-électorales marquées par des heurts entre forces de l'ordre et citoyens.

Dans une communication diffusée le 31 octobre au matin, le candidat malheureux appelle les Camerounais à suspendre toutes leurs activités du 3 au 5 novembre.

L'objectif affiché est de provoquer un arrêt total de l'activité nationale pour démontrer l'ampleur du mécontentement populaire face aux résultats proclamés par la haute juridiction constitutionnelle.

Maroua, première ville touchée par la paralysie

Selon de nombreux témoignages et les medias locaux, la capitale de la région de l'Extrême-Nord a connu un arrêt quasi-total de ses activités dès le 31 octobre. Craignant des conséquences négatives, de nombreux commerçants ont choisi de ne pas ouvrir leurs établissements. Le secteur éducatif a également été affecté, avec une absence massive d'élèves dans les établissements scolaires.

Officiellement classé second au scrutin, Issa Tchiroma Bakary dénonce ce qu'il qualifie de falsification des suffrages exprimés. Il pointe également du doigt les interpellations massives de citoyens et l'usage de munitions létales contre les protestataires durant la semaine écoulée.

Sur les réseaux sociaux, le candidat a révélé avoir été placé sous protection par des membres des forces armées qu'il décrit comme étant de son côté, sans fournir davantage de détails sur sa localisation.

Dans sa déclaration solennelle, Issa Tchiroma Bakary a exprimé son engagement à poursuivre le combat. Il évoque une situation nationale préoccupante avec de nombreuses victimes, des arrestations en masse touchant opposants politiques, militants associatifs et citoyens ordinaires.

Le candidat critique vivement l'attitude des responsables institutionnels et dénonce notamment une vidéo controversée impliquant le président du conseil constitutionnel.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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