Ce lundi 3 novembre 2025 marque le début de l'opération « villes mortes » au Cameroun. Issa Tchiroma Bakary, arrivé en deuxième position selon les résultats officiels du scrutin présidentiel qu'il conteste, a lancé un mot d'ordre de paralysie générale des activités pour une durée de 72 heures. Cette stratégie de protestation vise à bloquer l'ensemble des secteurs : services publics, activités commerciales, établissements scolaires et réseaux de transport.

L'attention se porte particulièrement sur Douala, poumon économique du pays, ainsi que sur Garoua dans la région septentrionale, deux zones qui ont déjà connu d'importantes mobilisations la semaine précédente. L'enjeu principal sera de mesurer l'ampleur de la participation populaire à cette action de contestation.

Face à cette situation, les autorités gouvernementales ont réagi fermement. Par la voix de René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, l'exécutif a dénoncé ces initiatives qu'il qualifie de dangereuses pour la stabilité nationale. Le gouvernement exige que tous les protagonistes de la compétition électorale acceptent le verdict des urnes tel qu'annoncé officiellement.

Le porte-parole a également souligné que des dispositions sécuritaires ont été déployées pour garantir l'ordre public, avertissant que toute violence sera sanctionnée selon les textes en vigueur. Il a par ailleurs salué l'action des forces de l'ordre tout en critiquant les réactions de certains pays alliés et organisations internationales concernant cette crise post-électorale.

Cette opération de paralysie s'inscrit dans une stratégie plus large de l'opposition menée par Issa Tchiroma Bakary, qui cherche à faire pression avant la cérémonie d'investiture de Paul Biya, reconduit pour un huitième mandat à l'âge de 92 ans.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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