Manifestations lors de la présidentielle à Yamoussoukro (Ph KOACI)

Le vendredi 7 novembre 2025, à la veille des obsèques de deux militants du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la justice ivoirienne a pris une décision en ordonnant la suspension de la levée de corps et de l’inhumation. Cette décision, prise par le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Toumodi, intervient alors que le parti de Laurent Gbagbo avait déjà prévu de transformer sa marche du 8 novembre en une journée d’hommage aux deux militants décédés.

Le procureur, Ahmed Diomandé, dans son communiqué a en effet ordonné que les corps des défunts, Konan Kacou Paul et N’Guessan Kouassi Constant, soient maintenus à la disposition des enquêteurs pour permettre la poursuite des investigations concernant les circonstances de leurs morts.

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Le premier, Konan Kacou Paul, avait perdu la vie lors des manifestations du 21 octobre à Yamoussoukro, tandis que le second, N’Guessan Kouassi Constant, était décédé à son domicile dans le village de Kami. La réquisition du procureur stipule que toute levée de corps ou inhumation soit suspendue « jusqu’à la fin de l’enquête en cours ».

Cette décision judiciaire a été notifiée aux autorités locales, notamment à la légion de gendarmerie de Yamoussoukro et à la préfète de police, pour exécution immédiate. Elle survient juste après que le service de communication du PPA-CI ait diffusé les détails des obsèques, qui devaient se tenir le samedi 8 novembre. Selon le programme, la levée de corps était prévue au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Yamoussoukro, avant que les militants ne se rendent à Ivosep Assabou, pour l’inhumation au cimetière de Kami.

Le PPA-CI, dans un communiqué publié précédemment, avait invité ses militants et sympathisants à rendre un dernier hommage aux deux disparus, soulignant leur engagement militant. Ces obsèques étaient également censées servir de cadre à la journée d’hommage organisée par la direction du parti, suite au report de la marche pacifique prévue initialement à Abidjan. Le président Laurent Gbagbo avait en effet appelé à une mobilisation en l’honneur des deux militants, en remplacement de la manifestation contestataire contre un autre mandat d’Alassane Ouattara et les violences électorales du 25 octobre.

La marche pacifique, qui devait dénoncer les récentes violences politiques et réclamer la libération des militants emprisonnés, avait été interdite par le préfet d’Abidjan, Andjou Koua, en raison d’une mesure d’interdiction toujours en vigueur. Cette interdiction, couplée à la décision judiciaire de suspendre les obsèques, a exacerbé les tensions entre les autorités et l’opposition.

À ce jour, le PPA-CI n’a pas encore réagi officiellement à l’ordonnance du procureur de Toumodi. Des sources internes au parti indiquent toutefois que la direction suit la situation de près et qu’une déclaration devrait être faite après avoir consulté les familles des défunts.

Jean Chresus, Abidjan