Burkina Faso : des VDP condamnés pour meurtre et mutilation de cadavres
Le tribunal de militaire de Ouagadougou, lors d'une audience foraine délocalisée au Camp Nazi Boni de Dédougou, a jugé douze dossiers dont trois de nature criminelle, impliquant des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) dans des actes graves de meurtre et de mutilitaion de cadavres.
En effet, sur 14 dossiers prévus, 12 ont été retenus et jugés (deux ayant été renvoyés pour leur mise en état). Les faits criminels jugés incluaient le meurtre, la complicité de meurtre et le recel aggravé.
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Des VDP ont comparu pour meurtre, mutilation de cadavre et non-respect des égards dus au mort suite à la mutilation du corps d’une personne présumée terroriste
Ces prévenus ont été jugés coupables de la mutilation de cadavre et du manque de respect dû au mort. L'infraction de meurtre n’a pas été retenue contre eux.
Deux autres VDP qui avaient procédé à un contrôle, puis à l’arrestation de plusieurs personnes à Tchériba ont comparu pour meurtres. Les corps sans vie de personnes interpellées par ces derniers avaient été retrouvés le lendemain.
Les mis en cause ont été reconnus coupables. L’un d’eux a écopé de 11 ans de prison dont quatre ans assortis du sursis, tandis que le second a été condamné à 11 ans d’emprisonnement dont 3 ans assortis de sursis.
Au terme de ces condamnations, le procureur militaire, le commandant Ahmed Ferdinand Sountoura, a adressé un message fort aux justiciables des Forces de Défense et de Sécurité.
Il a estimé impératif de proscrire l’usage excessif des armes et de veiller à ce que la lutte contre l’insécurité et le terrorisme ne devienne pas une excuse pour commettre des infractions au détriment des populations civiles.
Reconnaissant les efforts consentis dans le contexte sécuritaire difficile, il a fermement déclaré que « les abus surtout dus à l’usage excessif de la force et précisément des armes à feu, cela est à proscrire ».
Il a invité les FDS à respecter les règles concernant l’usage des armes à feu et à accomplir leurs missions sans être animés par la vengeance ou la discrimination ethnique.
Le Procureur Sountoura a souligné que le respect de ces règles est essentiel pour atteindre les objectifs et pour restaurer la quiétude et la paix durable.
Le commandant Sountoura a également tenu à rassurer les populations civiles, souvent inquiètes de l’impunité dans un État d’urgence. Il a précisé que « l’armée n’est pas dans une situation d’impunité ».
L’armée punit ses éléments d’abord par des sanctions disciplinaires, mais si les faits constituent des infractions, des poursuites sont engagées devant les juridictions militaires, a-t-il indiqué.
Le Commandant Sountoura a insisté sur le fait que la justice militaire travaille à rassurer la population en étant « aux aguets » et en passant au crible les actes posés par les forces, afin que la lutte contre l’insécurité ne serve pas d’excuse pour commettre des exactions et des infractions au détriment des populations civiles.
Boa, Ouagadougou
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