Côte d'Ivoire : Grand-Bassam, l'ONPC active un « Plan Rouge » pour tester sa capacité à gérer les sinistres de grande ampleur
L’Office National de la Protection Civile (ONPC) a organisé, le jeudi 27 novembre 2025 à Grand-Bassam, un exercice de simulation de type « Plan Rouge », destiné à tester la réactivité et la coordination de l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion d’un accident à nombreuses victimes. Cet entraînement d’envergure s’est tenu au rond-point SCAF, autour d’un scénario réaliste mêlant choc frontal, nombreuses victimes et mobilisation multisectorielle.
À 10h07, un témoin alerte le Centre de Protection Civile (CPC) de Grand-Bassam après une violente collision entre un véhicule de transport de marchandises de type Kia et un minicar Massa transportant des passagers. Le bilan fictif est lourd : trente blessés dont dix cas graves et un décès.
Le Fourgon Pompe-Tonne (FPT) et un Véhicule de Secours aux Asphyxiés et Victimes (VSAV) sont dépêchés à 10h09 et arrivent sur les lieux cinq minutes plus tard, à 10h14. S’ensuit alors le déploiement coordonné de tous les services concernés : protection civile, santé, police, gendarmerie, CIAPOL, ainsi que des partenaires publics et privés.
L’objectif central : tester en conditions réelles la capacité de réaction collective face à un épisode catastrophique impliquant de nombreuses victimes.
Au cours de la visite officielle des différents postes de prise en charge, le Directeur général de l’ONPC, Amankou Kassi Gabin, a expliqué avec clarté l’importance stratégique du dispositif. « Le Plan Rouge est déclenché lorsqu’un sinistre touche un grand nombre de personnes. Il permet d’assurer la coordination inter-services et de mobiliser des moyens additionnels que l’ONPC seule ne possède pas. »
Il a insisté sur la nécessité d’une action collective structurée, où chaque acteur, forces de sécurité, services de santé, administrations déconcentrées, partenaires privés, intervient sous un commandement unique.
« Vous l’avez vu : la gendarmerie, la police, le service de santé, le CIAPOL et d’autres organismes étaient engagés. Le Préfet réquisitionne tous les moyens nécessaires, publics comme privés, pour gérer la crise efficacement. »
Le DG a également rappelé que ces exercices, organisés sur instruction du ministre de l’Intérieur, jouent un rôle essentiel dans la formation, l’amélioration continue et le maintien des acquis opérationnels.
« Ces simulations nous permettent de tester nos capacités, la réactivité des autorités locales et la solidité de notre dispositif national de secours. Elles garantissent que nous restons prêts face à toute situation d’urgence. »
Présente sur les lieux, Nassou Sidibé, Préfet du département de Grand-Bassam, a souligné l’importance de ce type d’exercice dans une localité fortement exposée aux risques routiers et urbains.
« L’objectif est de tester la réaction opérationnelle de nos agents, la coordination entre les parties prenantes et l’efficacité de nos procédures. Ce que nous avons observé aujourd’hui est encourageant. »
Selon elle, le déclenchement d’un Plan Rouge découle uniquement de la gravité du sinistre et de la nécessité de mobiliser des moyens supplémentaires.
La Préfète a rappelé que Grand-Bassam connaît une forte activité, liée notamment au tourisme et au trafic routier, ce qui accroît le risque d’incidents majeurs. À titre d’exemple, la ville a enregistré 493 accidents graves en 2024, en plus de plusieurs sinistres marquants ces dernières années, dont l’effondrement d’un échafaudage en novembre 2025 ou encore un accident impliquant un camion de gaz en 2022.
Ville balnéaire en pleine expansion, Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire, compte aujourd’hui environ 125 000 habitants et est traversée par l’autoroute internationale Abidjan-Lagos ainsi que par une ancienne voie routière très fréquentée.
La densité du trafic, l’état de certains véhicules de transport en commun, la nature des marchandises transportées et les excès de vitesse constituent autant de facteurs de risques croissants.
C’est dans ce contexte que l’ONPC renforce régulièrement l’entraînement de ses équipes, conformément à l’instruction interministérielle n°1279 du 03 juillet 2001, encadrant la mise en œuvre du Plan Rouge.
Cet exercice répondait à des objectifs précis, tester les procédures d’urgence et les protocoles d’intervention, vérifier l’organisation d’un poste de commandement opérationnel, évaluer la coordination entre services, mesurer l’efficacité de la régulation médicale et de la prise en charge des victimes, analyser la communication de crise et l’information au public.
La visite des différents points de prise en charge par les autorités, dont la Préfète de Grand-Bassam et le DG de l’ONPC, a permis d’apprécier la cohérence de l’intervention, la fluidité des opérations et l’engagement de l’ensemble des acteurs.
À l’issue de l’exercice, les responsables ont salué la réactivité, la discipline et la coordination des équipes de secours.
À travers cet exercice grandeur nature, Grand-Bassam réaffirme sa volonté de renforcer sa capacité de réponse aux situations d’urgence. L’ONPC, en collaboration avec les autorités locales et partenaires institutionnels, démontre une fois de plus l’importance d’une préparation constante pour garantir la sécurité des populations.
Ce Plan Rouge expérimental, mené avec réalisme et rigueur, constitue un pas essentiel vers une meilleure anticipation des crises et une gestion plus efficace des catastrophes dans la région du Sud-Comoé.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
