Guinée Bissau : Embaló parle aux médias malgré son arrestation, détention ou mise en scène ?
La Guinée-Bissau connaît en ce moment une période de turbulences politiques.
Le mercredi 26 novembre, des tirs nourris ont retenti en plein cœur de Bissau, près du palais présidentiel, semant panique et confusion.
Quelques heures plus tard, un groupe d’officiers se présentant sous le nom de « Haut commandement militaire pour la restauration de l'ordre » a annoncé avoir pris le contrôle total du pays « jusqu’à nouvel ordre ».
Une prise de pouvoir spectaculaire qui survient à un moment particulièrement sensible soit à la veille de la publication des résultats de l’élection présidentielle et législative du 23 novembre.
Au début de l’après-midi, le président Umaro Sissoco Embaló était introuvable, alimentant toutes les spéculations sur son sort.
Mais la situation a pris une tournure inattendue lorsque le chef de l’État a finalement réapparu à travers… des interviews téléphoniques.
Joint par France 24, Embaló a confirmé lui-même : « J’ai bien été renversé. Je ne peux pas trop parler, sinon ils vont me confisquer mon téléphone. Je suis actuellement à l’état-major. »
Le président a assuré ne pas avoir été violenté. Une information corroborée par un officier de l’armée, affirmant qu’il était « bien traité ».
Ce qui étonne le plus les observateurs, c’est la liberté de communication dont semble encore disposer Umaro Sissoco Embaló.
Malgré son arrestation annoncée il conserve son téléphone portable, il contacte ses homologues étrangers, il échange avec des opérateurs économiques, il accumule les interviews avec les médias internationaux.
Une situation quasiment inédite lors d’un coup d’État, où la première mesure consiste généralement à isoler totalement le chef d’État renversé.
S’agit-il d’un coup d’État pleinement maîtrisé ? L’armée cherche-t-elle à éviter l’escalade internationale ? Ou le président conserve-t-il un degré d'influence au sein même des forces armées ?
Le « Haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre » justifie sa prise de pouvoir par une nécessité de stabilisation avant la proclamation des résultats du scrutin.
Ce vote était déjà jugé tendu, dans un pays habitué aux alternances brutales et aux tentatives de putsch.
Les partenaires régionaux CEDEAO, Union africaine, ONU se disent préoccupés et appellent au retour à l’ordre constitutionnel.
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