Un événement d’envergure marqué par une forte mobilisation populaire et la présence de hautes autorités, Maître Adama Kamara, Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, Marie-Chantal Uwanyiligira, Directrice des Opérations de la Banque mondiale ainsi que le Dr Eugène Aka Aouélé, Président du Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) et fils émérite de Maféré.

Dans un esprit de gratitude, de responsabilité collective et d’ambition nationale, les trois intervenants ont salué ce tournant majeur dans l’histoire sociale de la Côte d’Ivoire.

En ouvrant son allocution par une parole de sagesse « Celui qui ouvre la voie de la solidarité trace un chemin que d’autres agrandiront », le Ministre Adama Kamara a donné le ton : cette journée est celle du bilan, mais surtout celle de l’avenir.

Le Ministre a rappelé l’esprit dans lequel cette caravane est née : un engagement à « mettre les têtes sur les cœurs des populations » pour comprendre leurs attentes et rapprocher les instruments de protection sociale de ceux qui en ont le plus besoin.

Il a retracé les grandes étapes de la “Ronde du Social”, initiée en 2021, qui a permis de donner un visage humain à l’action publique, sensibilisation de proximité, production in situ des cartes CMU dès 2023, actions de solidarité envers les personnes vulnérables, campagnes de dépistage et distribution de vivres et matériel orthopédique.

L’année 2025 a marqué un tournant décisif. À l’initiative du Président de la République Alassane Ouattara et grâce à l’engagement du Premier Ministre Robert Beugré Mambé, le gouvernement a instauré la CMU Zéro Cotisation, permettant au secteur informel de bénéficier de la CMU sans payer de cotisation jusqu’au 31 décembre 2025.

Un geste fort, qui a généré une adhésion exceptionnelle.:Enrôlés : de 3,6 millions en 2021 à 22,5 millions en 2025, soit plus de 75 % de la population. Taux d’utilisation : multiplié par 11. Plus de 2,1 millions d’actes médicaux délivrés. 606 000 bons de médicaments servis. Et intégration du diabète et de l’hypertension dans le panier de soins.

Le Ministre a salué, l’engagement du Premier Ministre et du Gouvernement, le soutien technique et financier de la Banque mondiale, la CNAM et son Directeur général Karim Bamba et les directions régionales, les autorités administratives, les chefs traditionnels, les journalistes et influenceurs.

Avec clarté, le Ministre a annoncé l’étape cruciale à venir : le passage à la cotisation en 2026. « Votre cotisation n’est pas seulement une participation ; c’est un filet de protection. Cotiser, c’est garantir que la CMU devienne un héritage de justice sociale. »

L’objectif fixé : atteindre 30 millions d’enrôlés d’ici fin 2026, grâce à la continuité des caravanes et au soutien renforcé des partenaires.

En conclusion, Maître Adama Kamara a rappelé que cette caravane ne marque pas une fin, mais l’ouverture d’un nouveau chapitre : « Continuons, main dans la main, à bâtir une Côte d’Ivoire où la santé est une liberté fondamentale pour tous. »

Madame Marie-Chantal Uwanyiligira a tenu à être présente à Maféré pour saluer une avancée « rare dans le monde » : la capacité d’un pays à multiplier par sept le nombre d’enrôlés en seulement deux ans.

Elle a rappelé la vision de la Banque mondiale : « Deux tiers de la richesse d’un pays proviennent de son capital humain. »

Ainsi, investir dans la santé n’est pas seulement un devoir moral : c’est un impératif économique.

À son arrivée en 2023 : 3,5 millions d’enrôlés.

En décembre 2025 : 22 701 000 enrôlés.« Peu de pays au monde peuvent réaliser une telle performance. Seul un éléphant peut le faire. »

Elle a partagé l’histoire de son concierge, soigné de la malaria grâce à sa carte CMU, ne payant que 30 % des frais.

Elle-même possède sa carte, et a annoncé que sa fille, présente à la cérémonie, serait également enrôlée.

S’adressant particulièrement aux femmes, qu’elle qualifie de « moteur des familles », elle les a exhortées à signaler tout dysfonctionnement dans l’accès aux soins.

Elle a plaidé pour la mise en place de caravanes médicales à chaque activité d’enrôlement.

La Directrice a annoncé un financement additionnel de la Banque mondiale pour achever l’enrôlement national, renforcer les hôpitaux et consolider le système de santé. « L’éléphant doit avancer. Et nous marcherons à ses côtés. »

Le Président du CESEC, fils de Maféré, a livré un message profondément humain et lucide sur les enjeux de la CMU.

Selon lui, les réformes engagées dans le secteur de la santé témoignent d’une vision claire : la dignité du citoyen doit être au centre de l’action publique.

La CMU s’inscrit dans cette dynamique : « Un système équitable où la situation financière ne conditionne plus l’accès aux soins. »

Il a qualifié la CMU de révolution silencieuse, car elle traverse villes, villages et hameaux, elle va vers les familles et elle informe, rassure, protège.

Le Président du CESEC a rappelé avec force que la maladie est imprévisible et peut faire basculer une famille dans la pauvreté. « La CMU protège la dignité humaine, soulage les familles et préserve les économies rurales. »

Il a félicité les habitants de Maféré pour leur mobilisation et les a exhortés à continuer de s’enrôler : « La CMU n’est pas pour les autres, elle est pour chacun de nous. »

Il a appelé ceux qui tardent encore à franchir le pas sans attendre.

Enfin, il a rendu un hommage appuyé aux équipes opérationnelles, aux autorités et au Ministre Adama Kamara pour son leadership transformateur.

La cérémonie de Maféré a illustré ce que peut accomplir un pays lorsque ses institutions, ses partenaires et ses populations avancent ensemble.

La CMU n’est plus un projet : elle est désormais un pilier national, une garantie sociale, un droit actif.

Avec plus de 22 millions de personnes enrôlées, un taux d’utilisation en croissance historique et un soutien renouvelé de la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle ère de protection sociale où la dignité et la santé sont accessibles à tous.

Wassimagnon